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queues aboutées en cœur. Menétrier. (D. J.)

PANELLENES, (Géog. anc.) & Panchœi. Strabon, liv. VIII. pag. 176. & Etienne le geographe, donnent ces noms à tous les Grecs pris en général.

PANEMUS, s. m. (Calendrier grec.) nom donné chez les Grecs à des mois différens.

1°. Panémus étoit, chez les Corinthiens, un mois qui répondoit au mois attique Boédromion, & selon le pere Pétau, à notre mois de Novembre.

2°. Panémus étoit, dans l’ancien calendrier macédonien, le neuvieme mois de l’année : après la conquête de l’Arabie on donna ce nom au sixieme mois.

3°. Panémus étoit le nom béotien du mois athénien, nommé Métagitnion, qui étoit le second de leur année, & qui répondoit en partie au mois de Juillet, & en partie au mois d’Août, selon Potter. Voyez Mois des Grecs.

PANER, verbe act. (Cuis.) c’est couvrir de pain émié seul, ou haché avec de la graisse, des herbes, des épices, une viande qu’on fait cuire sur le gril : on pane des piés de cochon, des côtelettes, une volaille.

PANEROS, ou PAUSEBASTOS, (Histoire nat.) pierre dont Pline ne nous a transmis que le nom.

PANES, s. m. pl. (Littérat.) ce sont les mêmes que les satyres, qui reconnoissoient Pan pour leur chef, & qu’on confondoit quelquefois avec lui, comme on peut le justifier par ce vers d’Ausone :

Capripedes agitat cùm lætat protervia Panes.

c’étoient les dieux des chasseurs, des bois, & des champs ; mais souvent on les prenoit pour le symbole de l’effronterie & de l’impudicité. (D. J.)

PANETERIE, s. f. (Architecture.) c’est, dans le palais d’un grand seigneur, le lieu où l’on distribue le pain, & qui est ordinairement au rez-de-chaussée, & accompagné d’une aide.

PANETIER, grand, s. m. (Hist. de France.) le grand panetier de France, étoit autrefois un officier de la maison du roi qui recevoit les maîtres Boulangers, avoit sur eux droit de visite & de confiscation, avec une jurisdiction dans l’enclos du palais nommée la paneterie, laquelle étoit exercée par un lieutenant-général. Les boulangers de Paris lui devoient un certain droit qu’on nommoit bon denier & le pot de romarin.

Cet office du grand panetier étoit possédé par un homme du premier rang ; il jouissoit de prérogatives qui le relevoient au-dessus de ses fonctions ; on voit dans les preuves de l’histoire de Montmorency, qu’en 1333, Burchard de Montmorency étoit panetarius Franciæ, & qu’en cette qualité il eut un grand procès avec le prevôt des marchands & les échevins de la ville de Paris, qui soutenant les intérêts des boulangers de cette ville & des fauxbourgs, ne pouvoient souffrir qu’il exerçât la jurisdiction du panetier, ni l’inspection qu’il prétendoit avoir sur eux ; mais il fut maintenu dans tous ses droits.

Du Tillet a fait mention, dans ses recherches, du grand panetier de France, & des seigneurs qui ont possédé cet office ; & après avoir rapporté l’arrêt rendu en 1333, il ajoûte qu’il y en a eu plusieurs autres, entr’autres un provisionel du 2 Mai 1406, par lequel il fut permis au grand panetier d’avoir sa petite justice, &c. à condition de porter au châtelet les contraventions qu’il découvriroit dans les visites, pour punir les coupables : cette charge fut supprimée par Charles VII. ainsi que celle du grand bouteillier. (D. J.)

PANETIERE, subst. f sac de berger, espece de grande poche ou de sac de cuir, dans lequel les Bergers mettent leur pain. Panetiere est le mot noble employé par les auteurs dans les églogues & les berge-

ries ; car les bergers des environs de Paris appellent

ce sac gibeciere.

PANGA, (Géog. mod.) ville d’Afrique, au royaume de Congo, capitale de la province de Bamba, à 36 lieues de la côte. Long. 32. lat. mérid. 6. 30.

PANGÆUS, (Géog. anc.) montagne de la Thrace aux confins de la Macédoine, on la nommoit auparavant Caramanius.

PAGARANS, (Hist. mod.) c’est ainsi que l’on nomme dans l’île de Sumatra des princes particuliers, qui sont ou alliés ou tributaires du roi d’Achem, le plus puissant des souverains de l’île.

PANGFILS, s. m. (Comm. d’ourdis.) étoffes de soie qui se fabriquent à la Chine, sur-tout dans la province de Nanquin. Elles se vendent presque par affrétement pour l’usage du pays, & le trafic au Japon.

PANGO, (Géog. mod.) province de l’Afrique au royaume de Congo, bornée N. par le pays de Simdi, E. par le fleuve Barbola, les montagnes du soleil, S. par le pays de Dembo, O. par le pays de Batta.

PANHELLENIEN, (Mythol.) surnom de Jupiter ; il signifie le protecteur de tous les peuples de la Grece. L’empereur Hadrien fit bâtir à Athenes un temple à Jupiter panhellénien, & c’étoit lui-même qu’il prétendoit désigner sous ce nom. Il institua en même tems des fêtes & des jeux appellés panhellénies, de πᾶν, tout, & de ἑλλήν, un grec, que toute la Grece devoit célebrer en commun. Lorsque l’Attique fut affligée d’une grande sécheresse, en punition de la mort d’Androgée, Eaque intercéda pour les Grecs, en offrant des sacrifices à Jupiter panhellénien, dit Pausanias ; d’où il paroît que ce nom est beaucoup plus ancien qu’Adrien, & que ce prince ne fit que le renouveller, & rebâtir un temple qui avoit autrefois subsisté à Athènes. (D. J.)

PANIC, s. m. (Botan.) Linnæus caractérise ainsi le panic, dont il fait un genre distinct de plante graminée. Le calice est composé de plusieurs feuilles, & contient une seule fleur ; les feuilles sont chevelues & inégales dans leurs insertions. La base est formée de deux battans ovales, pointus & très-petits ; la fleur est aussi formée de deux valvules ovales & pointues : les étamines sont trois courts filets capillaires ; les bossettes des étamines sont oblongues, le germe du pistil est arrondi, les stiles sont au nombre de deux très-déliés ; la fleur environne la graine, & ne s’ouvre jamais pour la laisser sortir : la graine est unique, arrondie, & en quelque maniere applatie.

On compte neuf especes de panic ou panis, la plus commune est le panic d’Allemagne, panicum Germanicum, de C. B. P. 27, & I. R. H. 515. Sa racine est forte & fibreuse : elle pousse plusieurs tiges ordinairement à la hauteur de 2 coudées, & plus dans un bon terrein, rondes, solides, garnies de plusieurs nœuds. Ces tiges diminuent insensiblement de grosseur, & leurs sommités viennent à pancher languissamment. Ses feuilles sortent des nœuds, sont arondinacées, plus rudes & plus pointues que celles du millet, plus larges que celles du froment. Au sommet de la tige, est un épi long de 8 à 10 pouces, rond, gros, non divisé comme dans le millet, mais compacte & serré ; composé de grains plus nombreux, mais plus petits que ceux du millet, plus ronds, luisans, enveloppés de follicules blancs, jaunâtres ou purpurins. Dioscoride & Galien ont beaucoup parlé du panic. Les Grecs le nommoient ἐλυμός & μελινη ; on s’en nourrit en Hongrie & en Bohème, où l’on fait de sa semence mondée des bouillies, des gâteaux & d’autres alimens.

On séme cette plante dans les champs en Allemagne & en Italie : elle demande une terre légere & sablonneuse, & pourtant humide. (D. J.)

PANICAULT, voyez Chardon roland.

PANICAUT de mer, (Botan.) espece d’éryn-