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l’autre sexe, portant tous à la main une branche d’olivier pour honorer la déesse, à qui le pays étoit redevable de cet art utile. Tous les peuples de l’Attique se faisoient un point de religion de se trouver à cette fête ; de-là vient son nom de panathénées, comme si l’on disoit les athènes de toute l’Attique. Les Romains les célébrerent à leur tour, mais leur imitation ne servit qu’à relever davantage l’éclat des vraies panathénées. (D. J.)

PANAY, (Géog. mod.) île d’Asie, d’environ 100 lieues de tour, c’est la mieux peuplée & la plus fertile des Philippines ; elle appartient aux Espagnols. Long. 137. 40-139. lat. 10.11-30.

PANBÉOTIES, s. f. (Antiq. greq.) en grec πανϐοίουτια, fête qui se célebroit dans toute la Béotie. On s’assembloit près de Chéronée au temple de Minerve Ionienne. Potter, Archæol. græc. l. II. c. xxij. tom. I. p. 444.

PANCALE ou PANCALIER, (Géog. mod.) bourgade de Piémont, dont quelques-uns font une ville, & qui est située à un mille de Pô, à 3 lieues au-dessus de Turin.

PANCARPE, (Gymnast. athlétiq.) spectacle des Romains où certains hommes forts, hardis & exercés combattoient contre toutes sortes de bêtes moyennant une somme d’argent. Le mot pancarpe signifie proprement un composé de toute sorte de fruits, du grec πᾶν, tout, & χαρπὸς, fruit ; ensuite on l’a donné à ce qui contenoit toutes sortes de fleurs, puis à ce qui étoit composé de diverses choses, enfin par métaphore à ce combat public, où l’on faisoit paroître des animaux de différentes especes. Le lieu de ce spectacle étoit l’amphithéâtre de Rome ; & ces sortes de jeux ont duré jusqu’au tems de l’empereur Justinien, qui régnoit dans le sixieme siecle.

Quelques auteurs confondent le pancarpe avec la sylve ; mais il y a cette différence entre ces deux divertissemens publics, que le pancarpe étoit un combat contre les bêtes qui se faisoit dans l’amphithéâtre ; & que la sylve étoit une espece de chasse, que l’on représentoit dans le cirque. Dans le pancarpe, c’étoient des hommes gagés qui combattoient ; & dans la sylve, c’étoit le peuple qui chassoit au milieu d’une forêt artificielle. (D. J.)

PANCARTE, s. f. Affiche, (Gramm. & Comm.) on le dit plus particulierement de celle qu’on met à la porte des bureaux des douanes & autres lieux & passages où l’on leve quelques droits ou impositions sur les marchandises. Elles doivent contenir la taxe qui en est faite, & souvent le titre en vertu duquel on leve les droits. On appelle fermier de la pancarte celui qui afferme les droits taxés par la pancarte. Diction. de commerce.

PANCERNES, (Hist. militaire de Pologne.) gendarmerie de Pologne. La Pologne est aujourd’hui le seul pays où l’on voie une cavalerie toute composée de gentilshommes, dont le grand duché de Lithuanie fournit un quart ; & cette cavalerie fait la principale force de l’état ; car à peine l’infanterie est-elle comptée. Elle se divise en houssarts & en pancernes : les uns & les autres compris sous le nom commun de towarisz, c’est-à-dire camarades. C’est ainsi que les généraux & le roi lui-même les traite. Un mot produit souvent de grands effets.

Les houssarts sont formés de l’élite de la noblesse qui doit passer par ce service pour monter aux charges & aux dignités. Les pancernes, composés aussi de noblesse, ne different des houssarts que par la chemise de maille en place de cuirasse ; & on ne les examine pas aussi rigoureusement sur leur généalogie. Ce ne sont point des régimens, mais des compagnies de deux cens maîtres appartenantes aux grands de l’état, sans excepter les évêques qui ne faisant pas le service par eux-mêmes, donnent de fortes pensions à

leurs lieutenans. L’abbé Coyer. (D. J.)

PANCHÉE, (Géog. anc.) Panchæa, Panchaïa, île de l’Océan proche de l’Arabie. Diodore de Sicile, l. V. c. xlij. dit qu’elle étoit habitée de naturels du pays, appellés Panchæi, & d’étrangers océanites, Indiens, Crétois & Scythes. Il donne à cette île une ville célebre, nommée Panara, dont les habitans étoient les plus heureux hommes du monde. Voyez Panara.

Par malheur Panara, le bonheur de ses habitans, & l’île même de Panchée, ainsi que le temple magnifique de Jupiter Triphylien, ont été forgés par l’ingénieux Echemere, que Diodore de Sicile a copié. Echemere peignit cette île comme une terre délicieuse, un paradis terrestre, où se trouvoient des richesses immenses, & qui n’exhaloit que des parfums.

Callimaque presque contemporain du philosophe Messénien ou Tégéates, & sur-tout Eratosthène, mirent eux-mêmes la Panchée au nombre des fables, & prouverent que c’étoit une pure fiction. Polybe en étoit pleinement convaincu. Plutarque déclare que l’île Panchée avoit échappé jusqu’à son tems aux recherches des navigateurs grecs & barbares.

Mais les poëtes n’ont pas cru devoir manquer d’orner leurs ouvrages de cette région imaginaire ; j’en ai pour témoins ces beaux vers de Virgile dans ses Georgiques :

Sed neque Medorum sylvæ ditissima terræ
Nec pulcher Ganges, atque auro turbidus Hermon,
Laudibus Heliæ certent, nec Bactra, nec Indi
Totaque thuriferis Panchaïa dives arenis.

« Cependant ni l’opulente Médie, ni le pays arrosé par le fleuve du Gange, ni les bords de l’Hermus dont les flots roulent de l’or, ni l’Inde, ni le pays des Bactriens, ni la fertile Panchaïe, où croît l’encens, n’approchent pas de nos campagnes d’Italie ». (D. J.)

PANCHRESTE, s. m. en Médecine, panacée ou remede propre à toutes sortes de maladies. Voyez Panacée.

PANCHRISTAIN, s. m. nom que l’on donnoit chez les anciens aux pâtissiers qui faisoient des gâteaux avec le miel, & autres substances douces & sucrées.

PANCHRUS, s. m. (Hist. nat.) nom donné par quelques anciens auteurs à une pierre, dont ils ne nous apprennent rien, sinon qu’on y voyoit toutes les couleurs. Peut-être ont-ils voulu désigner l’opale sous ce nom.

PANCHYMAGOGUE, s. m. (Médecine.) de πᾶν, tout, χυμὸς, humeur, & ἄγειν, expulser ; nom que l’on donne à quelques extraits cathartiques, qui passent pour avoir la vertu de purger toutes les humeurs : mais ces compositions sont peu fréquentes chez nos Apoticaires. Voyez Hartman in Crollium. Schroder Pharmacop.

Nos hydragogues, le syrop des cinq racines de nos boutiques, l’opiate mésentérique, les pilules aloétiques, les pilules cochices sont aussi efficaces & plus sûres que ces remedes panchymagogues.

Panchymagogue, extrait, (Pharmacie.) prenez pulpe seche de coloquinte séparée & mondée des semences, une once & demie ; feuilles de sené mondé, d’hellebore noir, de chacun deux onces ; agaric, une once : pilez-les ensemble, ajoutez-y eau de pluie, quantité suffisante ; faites-les macérer pendant deux jours ; passez-les après les avoir fait bouillir légerement ; exprimez le marc ; décantez cette décoction après qu’elle sera reposée ; évaporez-la ensuite au bain marie, à consistence d’extrait : ajoutez-y résine de scammonée d’Alep, une once ; extrait d’aloës, deux onces ; especes diarrhodon abbatis,