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ter que ce ne soit un amphithéâtre. Outre cela de vieux titres latins de l’église de S. Severin qui en est voisine, & qui ont plus de 500 ans d’antiquité, lui donnent le nom d’arènes, que la tradition lui avoit sans doute conservé. Voyez le recueil de littérat. tome XII. in-4°. (D. J.)

Palais, comte du, (Hist. de France.) charge éminente sous la seconde race des rois de France : sous la premiere race, le comte du Palais étoit fort inférieur au maire, quoiqu’il fût cependant le juge de tous les officiers de la maison du roi, & qu’il confondît dans sa personne tous les autres offices que l’on a vû depuis, tels que le bouteiller, le chambrier, &c. Cette charge s’éleva sous la deuxieme race, tandis que celle de maire fut anéantie ; & sous les rois de la troisieme, celle de sénéchal anéantit celle de comte du palais, dont l’idée nous est restée dans le grand-prevôt de l’hôtel. Le connétable, qui ne marchoit qu’après le comte du palais sous la deuxieme race, devint le premier homme de l’état sous la troisieme, & la charge de sénéchal finit en 1191. P. Hainault. (D. J.)

Palais, (Jurisprud.) est une maison dans laquelle un roi ou autre prince souverain fait sa demeure ordinaire.

Le palais qui est à Paris dans la cité & dans lequel le parlement & plusieurs autres cours & tribunaux tiennent leurs séances est ainsi appellé, parce que c’étoit la demeure de plusieurs de nos rois jusqu’au tems de Louis Hutin, qui l’abandonna entierement pour y faire rendre la justice.

A l’imitation de ce palais de Paris, on a aussi dans plusieurs grandes villes donné le titre de palais à l’édifice dans lequel se rend la principale justice royale, parce que ces sortes d’édifices où l’on rend la justice au nom du roi sont censés sa demeure.

Les maisons des cardinaux sont aussi qualifiées de palais, témoin le palais cardinal à Paris, appellé vulgairement le palais royal.

Les maisons des archevêques & évêques n’étoient autrefois qualifiées que d’hôtel, aussi-bien que la demeure du roi, présentement on dit palais archiépiscopal, palais épiscopal.

Du reste aucune personne quelque qualifiée qu’elle soit, ne peut faire mettre sur la porte de sa maison le titre de palais, mais seulement celui d’hôtel. (A)

Palais, terme de Pêche, usité dans le ressort de l’amirauté de Marennes. La description en est faite à l’article Salicots.

Palais, Saint, (Géog. mod.) petite ville de France dans la basse Navarre, au diocese de Bayonne, sur la Bidouse, à 5 lieues de S. Jean Pié-de-Port, à qui elle dispute l’honneur d’être la capitale de la Navarre. Long. 16. 35. latit. 43. 20.

PALALACA, s. m. (Ornithol.) oiseau des îles Philippines, qui tient de la huppe, & qui est de la grosseur de nos poules. Le P. Camelli l’a décrit ainsi : Son cri est rude & desagréable : sa tête est brune & hupée ; son bec est assez fort pour percer les arbres, les creuser & y faire son nid. Sa couleur est d’un beau verd, quelquefois nuancé d’autres couleurs. Cet oiseau est, selon les apparences, une espece de grimpereau.

PALAMOS, (Géog. mod.) petite, mais forte ville d’Espagne, dans la Catalogne, avec un port. Les François la prirent en 1694, & la rendirent en 1697 par la paix de Riswick ; elle est sur la méditerranée à 5 lieues S. E. de Girone, 19 N. E. de Barcelone. Long. 20. 46. latit. 41. 48. (D. J.)

PALAN, (Marine & Méchan.) assemblage de poulies jointes ensemble de maniere qu’elles soient les unes à côté des autres, ou les unes au-dessus des autres dans la même boîte ou moufle : cet assemblage de poulies avec leur cordage est ce qu’on appelle

palan ou caliorne. Pour savoir combien la force est multipliée dans le palan, il n’y a qu’à compter le nombre de branches de la corde qui soutient le fardeau ; car il est aisé de voir que si cette corde a par exemple quatre branches, chacune soutiendra le quart du poids, & que par conséquent la puissance appliquée à l’extrémité d’une de ces branches soutiendra ce même quart. Voyez la manœuvre des vaisseaux de M. Bouguer, p. 7 ; voyez aussi p. 78 du même ouvrage l’évaluation de l’effet d’un palan lorsque le frottement & la roideur des cordes sont fort considérables. (O)

On se sert du palan pour embarquer & pour débarquer des marchandises & autres pesans fardeaux. Une de ces cordes s’appelle étague, mantel ; & l’autre garant. Le palan, dit un autre auteur, est la corde qu’on attache à l’étai, ou à la grande vergue, ou à la vergue de misene pour tirer quelque fardeau, ou pour bander les étais. Il est composé de trois cordes ; savoir, celle du palan, l’étague & la drisse. Il a des pattes de fer au bout qui descendent en bas. Il a trois poulies, l’une desquelles est double. Celui du mât de misene ne s’en détache jamais, comme étant du service ordinaire.

Grands palans. Ce sont ceux qui tiennent au grand mât.

Palan simple, palan de misene ; ce sont ceux qui sont attachés au mât de misene, & qui servent à haler à bord les ancres & la chaloupe, à rider les haubans, &c.

Palan à caliorne ; c’est la caliorne entiere. Voyez Caliorne.

Palan à candelette. Voyez Candelette.

Palan d’étai. On entend ceux qui sont amarrés à l’étai.

Palan de surpente.

Palan d’amure ; c’est un petit palan dont l’usage est d’amurrer la grande voile par un gros vent.

Palans de bout ; ce sont des petits palans frappés à la tête du mât de beaupré par-dessus, dont l’usage est de tenir la vergue de sivadiere en son lieu, & d’aider à la hisser lorsqu’on la met à la place.

Palans pour rider les haubans.

Palans de retraite ; ce sont aussi de petits palans dont les canonniers se servent pour remettre le canon dedans, quand il a tiré, lorsque le vaisseau est à la bande.

Palans de canon. Voyez Drosse ou Trisse. (Z)

PALANCHE, s. f. termes de Porteurs d’eau ; c’est un instrument de bois, long d’environ trois piés, un peu concave dans le milieu, au bout duquel il y a deux entaillures pour y acrocher deux sceaux d’eau, qu’on porte ainsi sur l’épaule. En d’autres endroits on appelle cet instrument chamblon, mot qui, selon les apparences, dérive de celui de chambriere, instrument à porter l’eau. (D. J.)

PALANÇONS, s. m. pl. (Archit.) morceaux de bois qui retiennent le torchis. Voyez Torchis.

PALANDEAUX, s. m. (Marine.) bouts de planches que l’on couvre de bourre & de goudron pour boucher les écubiers & les trous du bordage.

PALANGRES, s. f. terme de Pêche, usité dans le ressort de l’amirauté de Brest ; ce sont les moyennes & petites lignes garnies de moyens hameçons entraînées ou cordées à la mer avec lesquelles les pêcheurs prennent diverses especes de poissons saxatiles.

PALANKA, (Géog. mod.) petite ville de la haute Hongrie, au comté de Novigrad, sur la riviere d’Ibola, à 7 N. de Novigrad, 15 N. de Bude. Long. 36. 58. lat. 48. 3.

PALANQUE, (Marine.) c’est un commandement pour faire servir ou tirer sur le palan.

PALANQUER, v. a. (Commerce.) se servir des palans pour charger les marchandises dans les navires, ou pour les en décharger.