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peuples de la Gaule aux confins de la Ligurie. Ils occupoient le diocèse de Fréjus, & cette ville, comme le dit Pline, lib. XIII. c. xiv. étoit la capitale de la nation.

OXYCEDRE, s. m. (Botan.) l’oxycedre, cedrus folio cupressi, major, C. B. P. 487. doit être mis au nombre des especes de génevrier.

C’est un petit arbre, haut de 3 coudées, d’une odeur agréable de cyprès. Son tronc est tortu, garni de plusieurs rameaux flexibles, & couverts d’une écorce raboteuse. Ses feuilles fort petites, charnues, composées de plusieurs rangs de quatre feuilles jointes ensemble, de même que celles du cyprès. Ses fleurs sont semblables à celles du génevrier ordinaire, jaunes, attachées à l’extrémité des rameaux, & stériles.

Les fruits naissent sur d’autres branches de ce même arbuste. Ce sont des baies de la grosseur de celles du myrthe, sphériques, semblables en quelque façon par leurs petites tubérosités à des cônes de cyprès ; vertes d’abord, ensuite purpurines, s’amollissant un peu en mûrissant ; d’un goût & d’une odeur approchantes des baies de génievre : elles renferment 3, 4, ou même un plus grand nombre d’osselets cannelés, oblongs, résineux, remplis d’une graine blanche, semblable en quelque maniere à celle du ris.

Cet arbrisseau fleurit au printems, & conserve long-tems son fruit verd, de même que le génevrier. Quand il est nouvellement élevé de graine, ses feuilles ressembleroient aux feuilles du genevrier si elles n’étoient plus courtes & plus molles ; mais lorsqu’il a 3 ou 4 ans, il commence à porter des feuilles différentes, & telles que les rameaux inférieurs sont chargés de feuilles piquantes & pointues, & les rameaux supérieurs, de feuilles obtuses & arrondies.

Cette plante croît dans le Languedoc & dans les Alpes ; elle donne d’elle même de la résine semblable à celle du génevrier. (D. J.)

OXYCOCCUS, (Botan.) genre de plante dont voici les caracteres selon Tournefort, qui n’en connoît que deux especes, dont l’une ne differe de l’autre que par la largeur de ses feuilles. La fleur est en rose, composée de divers pétales arrangés en rond. Le calice devient un fruit ou baie ronde, partagé en quatre loges qui contiennent des graines sphériques. Tournefort, I. R. H. p. 665. (D. J)

OXYCRAT, s. m. (terme de Pharmacie.) est un mélange d’eau & de vinaigre. Ce mot est grec, ὀξύκρατον, composé de ὀξὺς, aigu, & de κεράννυμι, mêler. La proportion ordinaire est d’une cuillerée de vinaigre sur 5 ou 6 d’eau.

L’oxycrat est propre à calmer, à temperer & à rafraîchir. On en fait des fomentations, des clysteres, &c.

OXYCROCEUM, s. m. terme de Pharmacie, composition qu’on emploie en emplâtres, qui sont fort bonnes pour les fractures, & pour procurer la formation des calus. Ce mot est composé d’ὀξὺς, aigu, & de κρόκος, safran.

OXYDRAQUES les, (Géog. anc.) en latin Oxydracæ, anciens peuples des Indes. Ils étoient voisins des Malliens, & entrerent avec eux & les Cathæens, dans une confédération contre Alexandre ; mais ce prince ayant vaincu les Cathæens & les Malliens, les Oxydraques se soumirent à lui. (D. J.)

OXIFRAGE, adj. (Médecine.) ou remede absorbant les acides. C’est un remede qui brise & adoucit les pointes des sels acides qui sont dans le corps. Voyez Absorbant, Alkalin.

OXYGALA, ὀξύγαλα, lait aigre, voyez Lait. Ce mot vient des deux mots grecs ὀξὺς, aigre, & γάλα, lait.

Le lait aigre est une boisson commune chez les

Turcs qui l’appellent igur. Vigénere dit qu’ils le boivent délayé dans de l’eau, & que ce mélange leur paroît plus frais & plus nourrissant que le lait seul.

OXYGLUCU, s. m. (Matiere médic.) ce mot désignoit chez les anciens un mélange de miel, d’eau & de vinaigre : on le faisoit d’ordinaire, en macérant dans l’eau des rayons dont on avoit tiré le miel & en y ajoutant une petite quantité de vinaigre pour y donner de la pointe ; quelquefois on excluoit le vinaigre pour en faire une simple boisson d’usage. Galien prétend que l’oxyglucu étoit la même chose que l’apoméli, cependant il paroît par sa description de l’apoméli, qu’il y avoit de la différence ; car il le composoit avec des rayons de miel mis dans du vinaigre, & bouillis ensemble jusqu’à ce que ces deux substances fussent unies, & que la force du vinaigre fût abattue. (D. J.)

OXYGONE, adj. en Géométrie, c’est la même chose qu’acutangle : voyez Acutangle. On dit qu’une figure est oxygone, quand elle n’est composée que d’angles aigus ou d’angles plus petits que 90 degrés. Voyez Aigu.

Le mot oxygone se dit principalement des triangles, où les trois angles sont tous aigus, c’est-à-dire moindres chacun que 90 degrés. Voyez Triangle. (E)

OXYMEL, s. m. terme de Pharmacie, est un mélange de miel & de vinaigre, qu’on fait bouillir jusqu’à consistence de syrop. Ce mot est formé du grec ὀξὺς, aigu, & μέλι, miel.

Il y a deux sortes d’oxymel, l’un simple & l’autre composé ; l’oxymel simple est un mélange de deux parties de bon miel, & d’une de vinaigre blanc, qu’on fait bouillir jusqu’à consistence de syrop. Il est propre pour inciser & détacher les phlegmes qui tiennent au gosier & à la poitrine. L’oxymel composé ne differe du simple, qu’en ce qu’au miel & au vinaigre on ajoute la décoction des cinq grandes racines apéritives, avec de la graine d’ache, de persil & de fenouil : il est propre à déboucher les obstructions du foie & de la rate.

Oximel scillitique. Voyez Scillé, Mat. méd.

OXYREGMIE, s. f. terme de Médecine, âcreté du fluide stomacal, qui cause des rots acides ; ce mot est composé de ὀξὺς, aigu, & ἐρεύγω, roter.

OXYRHODINS, adj. (Pharmacie.) ce terme signifie un médicament composé de vinaigre & de roses ; c’est la même chose que le vinaigre rosat. Mais ce nom signifie particulierement un remede topique, qui s’applique à la tête & au col.

Les oxyrhodins se composent, d’huile rosat & de vinaigre ; on met sur trois onces d’huile, une de vinaigre. On s’en sert dans les fievres, dans les douleurs de tête & dans le délire, dans la léthargie & dans la plûpart des maladies soporeuses.

Oxyrhodin pour les maladies de tête ; prenez huile rosat, quatre onces, vinaigre rosat, une once & demie : mettez le tiede sur le devant de la tête qu’on aura eu soin de raser, avec du chanvre ou de la laine ; on peut substituer à l’huile rosat celle de violette, de graine de lin, de nimphæa ou pavot.

Ces topiques étant répercussifs, ne doivent être appliqués qu’après les remedes généraux. Les oxyrhodins s’appliquent encore sur le bas-ventre dans le dévoiement.

OXYRYNQUE, (Géog.) ville d’Egypte, sur la rive occidentale du Nil dans un nôme dont elle étoit la capitale, & qui prenoit d’elle le nom d’Oxyrynchites nomos. Elle prenoit elle-même le sien d’un poisson qu’on y adoroit, & que l’on appelloit Oxyrynque, Ὀξύρυγχος, à cause de son museau pointu. Ce poisson avoit un temple dans cette ville ; & Strabon, l. XVII. p. 812. observe que les autres peu-