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vent les bastions & les ouvrages de dehors par de semblables ouvrages détachés particuliers ; & on en construit quelquefois avec les ouvrages mêmes, ainsi qu’on le voit à Maëstricht, Ypres, Philippeville, &c. (D. J.)

Ouvrage, (grosses Forges.) partie du fourneau du fusion. Voyez l’article Forge.

Ouvrages noirs, (Forgerie.) ce sont les gros ouvrages de fer que peuvent forger les maîtres Maréchaux en vertu de leurs statuts, comme sont des socs de charrues, des houes, des fourges, &c.

Ouvrage, (Menuiserie.) On en distingue d’un grand nombre d’especes. Voyez les articles suivans.

Ouvrage assemblé à petit quadre, est celui dont les moulures sont détachées du champ, dit battant, par une gorge.

Ouvrage assemblé à petit quadre ravalé, est celui dont les moutures qui forment le quadre font saillie sur le battant & la traverse.

Ouvrage assemblé tout quarré, est celui dont les joints sont coupés sur toutes les faces quarrément, & où il n’y a aucune moulure.

Ouvrages assemblés à clé ou goujon, c’est qu’outre les languettes & rainures on y met encore des clés ou des goujons, pour qu’ils soient plus solides. La clé est un morceau de bois de fil, de l’épaisseur de la languette de trois pouces ou environ, qui entre environ de deux pouces dans les mortoises des bois qu’on veut assembler ensemble, lesquelles on a eu soin de faire bien vis à vis les unes des autres.

Ouvrages assemblés avec moulure, soit à bouvement simple ou autres moulures, sont toûjours coupés d’onglets, & se nomment assemblages en onglets.

Ouvrages assemblés à plat joint, sont ceux où l’on ne fait ni languettes ni rainures, mais que l’on dresse le plus parfaitement qu’il est possible, de sorte qu’il n’y ait aucun jour. Ensuite on fait chauffer les joints. & on les colle ensemble. Ces sortes d’assemblages sont d’usage pour les portes, les tables, les panneaux, &c. A ces assemblages on y met quelquefois des clés ou des goujons.

Ouvrages collés à languette & rainure, c’est lorsque les bois sont trop étroits on en assemble plusieurs ensemble où l’on fait des languettes & des rainures, & ensuite on les colle pour leur donner plus de stabilité. Il faut que la colle soit bien chaude & point trop épaisse, & que les joints soient bien dressés, & les faire chauffer pour qu’ils se collent mieux.

Ouvrages emboîtés, sont ceux au bout desquels on met une piece de bois que l’on nomme emboîture, laquelle est assemblée à tenons & mortoises.

Ouvrages emboîtés à refuite, c’est lorsque les emboîtures étant bien assemblées on a percé des trous pour les cheviller. Avant que de les cheviller, on fait sortir l’emboîture du tenon & les trous qui ont été faits dans le tenon ; on les élargit un peu à droite & à gauche, ce qui les rend ovales & donne de la facilité au bois qui se retire à cause de la sécheresse, ou qui renfle à cause de l’humidité & empêche les tenons de casser.

Ouvrage à petit cadre et embrevement, est celui dont le cadre est une piece séparée du battant ou traverse, & y est assemblé par doubles languettes & rainures.

Ouvrage, (Rubanier.) s’entend de tout généralement ce qui sort de la fabrique ou des mains de l’ouvrier de ce métier.

OUVRAGER, v. act. terme de Manufacture, c’est enrichir un ouvrage de divers ornemens, on le dit des brocards à fleurs, des velours à ramage, des damas, &c. comme aussi de plusieurs autres choses que fabriquent divers artisans, menuisiers, orfevres, sculpteurs, &c.

OUVRÉ, terme de Tisserand ; le linge ouvré est ce-

lui sur lequel le tisserand a fait divers ouvrages, &

représente des figures, des fleurs, des compartimens. On l’appelle aussi linge damasse ; ce linge ne s’emploie qu’au service de la table, ou tout-au plus à faire des rideaux de fenêtres.

OUVREAUX, s. m. terme de Verrerie, c’est dans les fourneaux à verre les bouenes ou ouvertures où sont les pots, dans lesquels se fondent les matieres propres à la vitrification. C’est aussi par les ouvreaux que l’on cueille, c’est à-dire que l’on prend le verre au bout de la felle pour le souffler, qu’on le chauffe & qu’on l’ouvre.

On appelle le grand ouvreau une ouverture du fourneau qui a plus du double des autres ouvertures, & qui est assez grande pour que le plat de verre dont le diametre a plus de deux piés & demi, puisse s’y ouvrir & en sortir sans courir aucun risque d’être cassé en le retirant. Les deux ouvreaux des côtes s’appellent les ouvreaux des aîles, & plus ordinairement les ouvreaux à cueillir.

OUVREUR ou OUVRIER-FABRIQUANT, (Papetier.) c’est le nom qu’on donne à l’ouvrier qui plonge les formes dans les chaudieres, & les en retire chargées de papier pour les donner au coucheur, qui les pose sur les feutres. Voyez au mot Papier, & nos Planches de Papeterie.

Ouvreur, terme de Verrerie, ouvreur est celui qui ouvre la bosse après que le gentilhomme l’a soufflée ; on le nomme plus ordinairement bossetier.

OUVRIER, s. m. terme général, se dit en général de tout artisan qui travaille de quelque métier que ce soit.

On appelle ouvriers en drap d’or, d’argent & soie, & autres étoffes mélangées, ou ouvriers de la grande navette, les fabriquans & manufacturiers qui fabriquent & font sur le métier avec la navette toutes sortes d’étoffes d’or & d’argent & de soie, ou mêlées d’autres matieres, comme fleurets, laine, coton, poil & fil ; telles que sont les velours, les damas, les brocards & brocatelles, les satins, les taffetas & tabis, les moires, les papelines, les gazes, les crêpes & autres semblables marchandises, dont les largeurs sont d’un tiers d’aune & au-dessus ; celles au-dessous étant réservées aux maîtres Tissutiers Rubaniers. (D. J.)

Ouvrier, s. m. (Archit.) c’est la qualité d’un homme qui travaille aux ouvrages d’un bâtiment, & qui est à sa tâche ou à la journée.

Ouvriers, terme de Monnoies, on appelle ainsi dans les hôtels des monnoies, & particulierement dans l’hôtel de la monnoie de Paris, ceux qui coupent, taillent & ajustent les flaons pour les réduire au poids des especes, & les rendre conformes aux déneraux du poids matrices. On leur a donné le nom d’ouvriers pour les distinguer des autres ouvriers, à qui les rois de toute ancienneté ont accordé le droit d’être reçus à travailler avec leurs peres & meres, à tailler les especes ; les femmes sont aussi appellées ouvrieres, mais plus ordinairement tailleresses. Boizard. (D. J.)

Ouvriers de forge, (Eperonnier.) on nomme ainsi dans les anciens statuts des maîtres Selliers-Lormiers ceux d’entr’eux, qu’on appelle autrement lormiers-éperonniers, c’est-à dire ceux qui forgent, vendent les mords, éperons, étriers & autres pieces de fer servant aux harnois des chevaux, ou qui sont propres à monter & surpendre des carrosses, chaises roulantes & autres sortes de voitures : les autres mailres s’appellent Selliers-garnisseurs.

Ces deux sortes d’ouvriers, qui ne faisoient autrefois qu’une même & seule communauté, sont présentement séparés en deux corps de jurande ; l’un qu’on nomme vulgairement des maitres éperonniers, quoiqu’ils conservent toujours leur commune qua-