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pée de Paris. On ne sait trop par quelle préférence. (b)

OSERAIE, s. f. (Jardinage.) est une portion de terrein, plantée en osiers. Voyez Osiers.

OSERIETA, (Géog. anc.) île que Pline, liv. XXXVII. c. ij. met sur la côte de Germanie. Il dit qu’elle contenoit une forêt, dont les arbres étoient une espece de cedre, & qu’il en couloit de l’ambre sur les rochers. Quelques géographes prennent cette île pour être l’île d’Oesel. (D. J.)

OSI, (Géog. anc.) ancien peuple d’Allemagne. Tacite insinue qu’il n’étoit séparé des Avarisques que par le Danube, & que ces deux peuples étoient également pauvres & également libres ; mais il ne décide point si les Osi étoient des Germains naturels, ou des étrangers établis en Pannonie. Entre les conjectureurs, les uns mettent les Osi en Silésie, les autrès aux environs d’Oppel & de Naissa, & d’autres encore à Osenbourg en Westphalie. (D. J.)

OSIANDRIENS, s. m. pl. (Hist. eccles.) secte de Luthériens, qui tirent leur nom d’Andre Osiander, fameux théologien allemand. Voyez Luthériens.

La doctrine qui les distingue des autres Luthériens, consiste à soutenir que l’homme est justifié formellement par la justice essentielle de Dieu, & non pas par la foi ou l’imputation de la justice de Jesus-Christ, comme le prétendoient Luther & Calvin. Voyez Justification.

Les demi Osiandriens ne reçoivent l’opinion d’Osiander qu’à l’égard de l’autre vie, & prétendent que l’homme étant sur la terre est justifié par l’imputation de la justice de Jesus-Christ, & dans le ciel par la justice essentielle de Dieu. Voyez Imputation.

OSICERDA, (Géog. anc.) ancienne ville de l’Espagne tarragonnoise chez les Hedetains, selon Ptolomée, liv. II. c. vj. On croit que c’est Ossera. (D. J.)

OSIER, s. m. (Jardinage.) cette espece de saule vient dans toutes sortes de terroirs, & principalement dans les terres fortes & humides : on le plante souvent en bordure sur des vignes ou vergers ; & pour en tirer plus de profit, on fait des oseraies. On met ces plans dans un endroit frappé du soleil & moins bas que le saule ; car s’ils avoient le pié continuellement humide, ils ne feroient que languir.

Pour en élever, on laboure bien la terre, on en casse avec soin toutes les mottes, & on la met en rayons pour y pouvoir tenir l’eau tant & si peu qu’on voudra. On choisit sur de beaux osiers des boutures bien vives d’un pié & demi de long. On les aiguise par le gros bout ; & après qu’elles ont trempé pendant quatre jours dans l’eau fraîche, mais non pas crue, on les pique un pié en terre entre deux raies, si le champ est bien labouré à raies. On met chaque plan à deux piés l’un de l’autre, sur des lignes droites éloignées entr’elles de trois piés. On garantit les osiers du dégât des bestiaux, parce qu’ils s’élevent en menus sions fort tendres, dont le bétail est très friand.

On tond les osiers chaque année, quand la feuille en est tombée ; plus ils sont mûrs, mieux ils valent. En coupant les osiers, on en fait des bottes ; ensuite on les trie, on les sépare en trois rangs suivant leur grandeur & grosseur. Au premier rang sont les sions les plus longs & les plus gros ; ils servent entr’autres à lier des cercles. Ceux de trois à quatre piés de long composent le second rang ; ils servent à lier de gros treillages, & à d’autres ouvrages ; on les estime selon qu’ils sont minces. On sait le troisieme rang de petits brins, qui n’ont pas plus de deux piés & demi de long, & on met au rebut ceux qui n’ont pas un pié & demi. Les osiers étant triés & épluchés, on les lie par poignées pour ne les pas mêler, & on les fend à loisir avec le fendoir. Voyez Fendoir (outil de Vannier).

Les Vignerons se servent des osiers pour attacher la vigne ; les Jardiniers, pour palisser les arbres & faire des berceaux ; les Tonneliers, pour lier leurs cercles à tonneaux ; les Vanniers emploient les plus fins pour faire des paniers, des corbeilles, &c. (D. J.)

Osier franc, (Botan.) c’est l’espece de saule nommé par Tournefort, salix vulgaris, rubens. Voyez Saule.

Osier, (Art méch.) L’osier sert aux ouvrages des Vanniers & des Tonneliers. Ceux-ci fendent les baguettes d’osier en trois, & s’en servent à lier les cercles & cerceaux qu’ils mettent aux cuves, cuviers, tonneaux, & autres sortes d’ouvrages de leur métier.

L’osier se vend par botte ou mole, qui sont des paquets de quatre piés de long, contenant trois cens brins quand il est fendu.

OSIMO, (Géog.) ancienne ville d’Italie dans la Marche d’Ancône, avec un évêché suffragant du pape. Elle est sur une montagne près du Musone, à 7 milles de Lorette, 10 S. O. d’Ancône, 120 N. E. de Rome. Long. 31. 12. lat. 43. 20.

Les Latins l’ont nommée Auximum & Auxumum ; c’est une des cinq villes de la Pentapole, mentionnée dans les donations de Pépin & de Charlemagne. Les revenus du siege d’Osimo sont considérable, & c’est ordinairement un cardinal qui en est évêque. Procope parle beaucoup de cette ville à l’occasion des Goths qui s’y retranchoient contre Bélisaire. (D. J.)

OSIRIS, s. m. (Mytholog.) un des grands dieux des Egyptiens, & le plus généralement honoré dans tout le pays.

Je ne rapporterai point tout ce qu’en disent les historiens, je n’y trouve que des contradictions, & d’ailleurs les merveilleuses conquêtes qu’on attribue à Osiris, ne me paroissent guere moins imaginaires que les longs voyages qu’on lui fait entreprendre. Il y a même tant de conformité entre les exploits que la fable prête à Osiris, & les exploits que l’histoire raconte de Sésostris, que l’on est porté à penser que ceux là ont été copiés sur ceux-ci pour relever davantage la gloire de la principale divinité des Egyptiens. Quoi qu’il en soit, les voyages supposés d’Osiris & d’Isis dans la plus grande partie du monde, donnerent lieu aux Poëtes & aux Mythologues de feindre que l’art de naviger avoit été trouvé sous le regne de ces deux divinités. Ils publierent que le navire sur lequel Osiris courut le monde, avoit été le premier vaisseau long qui eût paru sur mer ; & même pour en laisser un monument éternel à la postérité, au-dessus de l’injure des tems, les astronomes égyptiens mirent le navire d’Osiris au rang des constellations célestes ; c’est celle que les Grecs nommerent dans la suite la constellation du vaisseau d’Argo près de la canicule, appellée en Egypte Sothis ou l’étoile d’Isis.

Osiris & Isis sont dans la Mythologie égyptienne deux divinités étroitement unies ensemble, le soleil & la lune. Les habits d’Osiris étoient d’une seule couleur, de la couleur de la lumiere ; on les gardoit précieusement, & on ne les exposoit qu’une seule fois chaque année à la vûe de tout le monde.

Comme les Egyptiens prétendoient qu’Osiris leur avoit enseigné l’Agriculture, ils lui donnerent le bœuf pour symbole. On représentoit ce dieu différemment de même qu’Isis dont il étoit le frere & le mari. On le trouve quelquefois sur des marbres égyptiens avec la tête d’un épervier, & le corps d’un homme ; à son dos est une table qui descend jusqu’à la base qui soutient sa figure, & qui est pleine de lettres hiéroglyphiques. Quelquefois il est représenté presque emmailloté, comme les momies d’Egypte,