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Enée Sylvius, hist. Bohêm. c. xliij. Cochleus. l. V. Prateole, de her. Sponde A. C. 1420, num. 4.

OREBRO, (Géog.) petite ville de Suede dans la Néricie, sur la Trosa, à 30 lieues S. O. de Stokholm. Long. 33. 30. lat. 59. 12. (D. J.)

ORÉGRUD, (Géog.) petite ville de Suede dans l’Upplande, sur la côte du golfe de Bothnie, à 7 lieues d’Upsal, & à 11 de Stockholm. Long. 36. 45. lat. 59. 30. (D. J.)

OREILLARD ou ORILLARD, adj. (Maréchall.) on appelle ainsi un cheval qui a les oreilles trop longues, placées trop bas & écartées.

OREILLE, s. f. (Anatom.) organe de l’ouie. Voy. Ouie.

Description générale de l’oreille. Les Anatomistes divisent ordinairement l’oreille en externe & en interne. L’oreille externe comprend non-seulement l’aîle de l’oreille, mais encore le conduit qui lui est continu, & qui est formé par la membrane du tambour, laquelle fait la séparation de l’oreille externe d’avec l’interne. Celui-ci comprend la caisse du tambour & le labyrinthe.

L’aîle de l’oreille est composée principalement d’un cartilage, si l’on excepte sa partie inférieure, qu’on nomme le lobe de l’oreille, qui paroît faite d’une substance en partie graisseuse, & en partie glanduleuse. Le cartilage qui compose l’aîle de l’oreille, forme des replis, des éminences & des cavités. On a nommé le premier de ces replis ou le plus extérieur, helix ; & celui qui est au-dessous a été appellé anthelix : ce dernier se trouve comme partagé en deux dans sa partie antérieure ; & on donne le nom de scapha ou de fosse naviculaire à la cavité qui se remarque entre ces deux portions. Il y a, outre cela, deux éminences formées aussi par le cartilage. On a nommé la plus antérieure tragus ou hircus, & la plus postérieure antitragus : on voit enfin entre ces deux éminences la cavité nommé la conque. Toute cette partie extérieure de l’oreille est couverte de la peau, & d’une membrane qui paroît nerveuse.

Le conduit de l’oreille est, en partie, cartilagineux, en partie membraneux, & en partie osseux. Sa portion cartilagineuse est une continuation du cartilage qui a formé l’aîle de l’oreille ; & sa portion membraneuse est faite de la continuation de la peau qui recouvre le conduit, laquelle peau ferme les vuides que la portion cartilagineuse laisse. Cette peau est percée d’une infinité de petits trous, qui répondent à autant de glandes qui sont cachées derriere, & logées dans un réseau particulier ; ce sont ces glandes qui fournissent la cire de l’oreille. Enfin la portion osseuse, laquelle ne se trouve point dans le fœtus, acheve de former le conduit, qui est fermé dans son extrémité par une membrane très-mince & transparente appellée membrane du tambour, qui est posée obliquement, & se trouve comme enchassée dans une rainure gravée intérieurement à l’extrémité de ce conduit ; la direction de ce conduit est oblique ; & il s’avance de derriere en-devant.

On observe dans le fœtus, qu’il n’y a que la portion de ce conduit qui porte la rainure pour la membrane du tambour, qui soit osseuse ; & c’est cette portion que l’on nomme cercle osseux, quoiqu’il ne fasse point un cercle entier. Pendant que le fœtus est renfermé dans la matrice, la membrane du tambour se trouve couverte extérieurement d’une substance blanche & mucilagineuse, qui se seche dans la suite, & se divise en plusieurs petites parties, qui sortent avec la cire de l’oreille ; & le conduit qui est comme membraneux, se trouve très-retréci, suivant la remarque de Valsalva.

Les nerfs qui se distribuent à l’oreille externe, lui sont fournis par la portion dure de la septieme paire, & par la seconde cervicale. Les arteres lui vien-

nent de la carotide, & ses veines se déchargent dans

les jugulaires.

L’oreille externe a des muscles & des ligamens : on ne compte, pour l’ordinaire, que deux muscles, dont le plus considérable a son point fixe à l’apophyse mastoïde, & l’autre qui est supérieur, semble une continuation du muscle frontal ; les ligamens sont aussi au nombre de deux, dont l’un, qui est antérieur, vient de l’apophyse zygomatique ; & le second, qui est postérieur, vient de l’apophyse mastoïde.

La caisse du tambour est une cavité, dont la surface, qui est fort inégale, se trouve tapissée par une membrane, que plusieurs regardent comme une continuation de celle qui revêt l’intérieur du nez, nommée pituitaire. On considere dans cette caisse deux conduits, deux ouvertures nommées fenêtres, quatre osselets, trois muscles, & une branche de la cinquieme paire de nerfs.

Les conduits sont distingués en antérieur & en postérieur : celui-ci communique dans les cellules de l’apophyse mastoïde ; & l’antérieur établit une communication entre la caisse & le fond de la bouche : on nomme ce conduit trompe d’Eustache ; nom qui lui a été donné, parce qu’il est fort étroit du côté de la caisse, & que sa cavité augmente à mesure qu’il s’en éloigne, ensorte que dans son extrémité, qui répond dans le fond de la bouche, il forme un pavillon. Le commencement de ce conduit est osseux, & le reste de son étendue est, en partie membraneux, & en partie cartilagineux. On observe aussi dans la caisse du tambour, immédiatement au-dessus de la trompe, un demi-canal qui loge un des muscles du marteau.

Les fenêtres sont distinguées, eu égard à leur figure, en ovale & en ronde ; c’est par le moyen de ces deux ouvertures, que la caisse communique dans le labyrinthe.

Les osselets sont au nombre de quatre, nommés le marteau, l’enclume, l’étrier & l’orbiculaire. On considere au marteau une tête & un manche ; la tête a deux éminences, & une cavité pour son articulation ginglymoïde avec le corps de l’enclume. Le manche du marteau est collé à la membrane du tambour. Rau a découvert une apophyse au marteau, qu’il a nommé apophyse grêle.

On considere à l’enclume un corps & deux branches : il se trouve dans le corps de l’enclume deux cavités, & une éminence pour son articulation avec le marteau : les branches de l’enclume sont d’inégale longueur ; la plus courte n’a point de connexion avec les autres osselets ; mais la plus longue, qui est un peu courbée, se termine en une cavité superficielle, pour recevoir une des convexités de l’os orbiculaire, tandis que l’autre convexité de cet os est reçue dans une cavité superficielle creusée dans la tête de l’étrier.

L’étrier a une base ovale, & deux branches qui en partent, & qui vont s’unir pour former sa tête. Les branches sont un peu creuses dans leur face interne ; & c’est dans ces rainures que s’attache une membrane très-mince, qui ferme l’espace que ces branches laissent entr’elles. La base de l’étrier ferme la fenêtre ovale, la ronde n’est fermée que par une membrane très-mince & transparente.

Des trois muscles qui se trouvent dans la caisse du tambour, il y en a deux qui appartiennent au marteau ; le troisieme est pour l’étrier. Les muscles du marteau sont distingués en interne & en externe. Le muscle interne a son point fixe à la portion cartilagineuse de la trompe d’Eustache, & au demi-canal qui se remarque à la partie antérieure de la caisse ; son tendon fait un coude en passant derriere un bec osseux, & vient se terminer au commencement du