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en 1721, dit que c’étoit une espece de cabane longue, avec un toit couvert de feuilles de latanier. Au milieu de ce temple il y avoit sur le sol qui étoit de simple terre, trois buches disposées en triangle, & qui brûloient par les bouts qui se touchoient, ce qui remplissoit de fumée le temple, où il n’y avoit point de fenêtres.

En 1630, les François firent la guerre aux Natchez, en tuerent un grand nombre, & les disperserent tellement, qu’ils ne font plus un corps de nation. Ils raserent ensuite leurs villages & leur temple du soleil. (D. J.)

NATEL, (Géog.) ville de Perse, située, selon Tavernier, à 77d. 40′. de long. sous les 36d. 7′. de latit.

NATEMBÈS, (Géogr. anc.) peuple de la Libye intérieure ; il étoit, selon Pline, liv. IV. ch. vj. plus au nord que la montagne Usargala.

NATES, en Anatomie, est un terme dont on se sert pour exprimer deux protuberances circulaires de la substance du cerveau, qui sont situées derriere la moëlle allongée proche le cervelet. Voyez Cerveau & Moelle. (L)

NATHINÉENS, s. m. pl. (Théolog.) ce mot vient de l’hébreu nathan, qui signifie donner. Les Nathinéens ou Néthinéens étoient des serviteurs qui avoient été donnés & voués au service du tabernacle & du temple chez les Juifs pour les emplois les plus pénibles & les plus bas, comme de porter le bois & l’eau.

On donna d’abord les Gabaonites pour remplir ces fonctions, Josué ix. 27. Dans la suite, on assujettit aux mêmes charges ceux des Chananéens qui se rendirent, & auxquels on accorda la vie. On lit dans Esdras, c. viij. v. 20. que les Nathinéens étoient des esclaves voués par David & par les princes pour le ministere du temple, & ailleurs, qu’ils étoient des esclaves donnés par Salomon. En effet, on voit dans les livres des rois, que ce prince avoit assujetti les restes des Chananéens, & les avoit contraints à diverses servitudes, & il y a toute apparence qu’il en donna un nombre aux prêtres & aux lévites, pour leur servir dans le temple. Les Nathinéens furent emmenés en captivité avec la tribu de Juda, & il y en avoit un grand nombre vers les portes caspiennes d’où Esdras en ramena quelques-uns au retour de la captivité ; ils demeurerent dans les villes qui leur furent assignées ; il y en eut aussi dans Jérusalem qui occuperent le quartier d’Ophel. Le nombre de ceux qui revinrent avec Esdras & Nehemie ne se montant à guere plus de 600, & ne suffisant pas pour remplir les charges qui leur étoient imposées, on institua dans la suite une fête nommée xilophorie, dans laquelle le peuple portoit en solemnité du bois au temple pour l’entretien du feu de l’autel des holocaustes. Voyez Xilophorie. Calmet, diction. de la bible.

NATIF, adj. (Gram.) terme relatif au lieu où l’on a pris naissance. Il se dit de la personne : je suis natif de Langres, petite ville du Bassigny, dévastée en cette année (1760) par une maladie épidémique, qui dure depuis quatre mois, & qui m’a emporté trente parens. On distingue natif de , en ce que natif suppose domicile fixe des parens, au lieu que suppose seulement naissance. Celui qui naît dans un endroit par accident, est dans cet endroit ; celui qui y naît, parce que son pere & sa mere y ont leur séjour, en est natif. J. C. est natif de Nazareth, & à Bethléem.

Natif, (Hist. nat. Minéral.) dans l’histoire naturelle du regne minéral, on appelle natif un métal ou un demi-métal qui se trouve dans le sein de la terre sous la forme qui lui est propre, sans être minéralisé, c’est-à-dire, sans être combiné ni avec du

soufre, ni avec de l’arsenic, du moins en assez grande quantité pour qu’on puisse le méconnoître. L’or se trouve toujours natif ; on rencontre aussi de l’argent, du cuivre, du fer, du mercure, du régule d’antimoine, du bismuth, de l’arsenic, natifs ; quant au plomb & à l’étain, on ne les a point encore trouvés natifs. On voit que natif est dans ce sens un synonyme de vierge, on dit de l’argent vierge ou de l’argent natif, &c. (—)

NATIO, s. f. (Mythol.) déesse qui dans l’opinion vulgaire, présidoit à l’accouchement, à la naissance. Elle avoit un temple dans le territoire d’Ardée. Si cette Natio est déesse, dit un des interlocuteurs de Cicéron, la Pudeur, la Foi, l’Esprit, la Concorde, l’Espérance, & Moneta, seront aussi des déesses : or tout cela n’est pas probable. (D. J.)

NATION, s. f. (Hist. mod.) mot collectif dont on fait usage pour exprimer une quantité considérable de peuple, qui habite une certaine étendue de pays, renfermée dans de certaines limites, & qui obéit au même gouvernement.

Chaque nation a son caractere particulier : c’est une espece de proverbe que de dire, leger comme un françois, jaloux comme un italien, grave comme un espagnol, méchant comme un anglois, fier comme un écossois, ivrogne comme un allemand, paresseux comme un irlandois, fourbe comme un grec, &c. Voyez Caractere.

Le mot de nation est aussi en usage dans quelques universités pour distinguer les supôts ou membres qui les composent, selon les divers pays d’où ils sont originaires. Voyez Université.

La faculté de Paris est composée de quatre nations ; savoir, celle de France, celle de Picardie, celle de Normandie, celle d’Allemagne : chacune de ces nations, excepté celle de Normandie, est encore divisée en tribus, & chaque tribu a son doyen, son censeur, son procureur, son questeur & ses appariteurs ou massiers.

La nation d’Allemagne comprend toutes les nations étrangeres, l’Angloise, l’Italienne, &c.

Les titres qu’elles prennent dans leurs assemblées, actes, affiches, &c. sont pour la nation de France, honoranda Gallorum natio ; pour celle de Picardie, fidelissima Picardorum natio ; on désigne celle de Normandie par veneranda Normanorum natio ; & celle d’Allemagne, par constantissima Germanorum natio. Chacune a ses statuts particuliers pour regler les élections, les honoraires, les rangs, en un mot tout ce qui concerne la police de leur corps. Ils sont homologués en parlement, & ont force de loi.

Synode national. Voyez les articles Synode & Concile.

NATISO, (Géog. anc.) fleuve des Vénetes, selon Pline, liv. III. ch. xviij. qui dit qu’il passoit auprès d’Aquileia Colonia. Léander le nomme Natisone ; il prend sa source dans les Alpes, & finit par se rendre dans la Lisonze au-dessous de Gradisca. Il est vrai que les anciens nous font entendre que le Natiso se jettoit dans la mer ; mais alors ils donnoient le nom de Natiso à la Lisonze, avec laquelle il se joint. (D. J.)

NATIVITÉ, (Théol.) nativitas, natalis dies, natalitium, expressions qui sont principalement d’usage en style de calendrier ecclésiastique, & quand on parle des saints, comme la nativité de la sainte Vierge, la nativité de saint Jean-Baptiste, &c. quand on dit simplement la nativité, on entend le jour de la naissance de Notre Seigneur, ou la fête de Noel. Voyez Fête & Noel.

On croit communément que c’est le pape Thelesphore qui a ordonné que la fête de la nativité se célebreroit le 25 Décembre. Jean, archevêque de Nice, dans une lettre sur la nativité de J. C. rapporte