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que les Nasamones avoient été nommés Mesammones par les Grecs, parce qu’ils étoient situés au milieu des sables. (D. J.)

NASAMMONITE, (Hist. nat.) nom donné par les anciens Naturalistes à des pierres qui selon Pline, étoient d’un rouge de sang, remplies de veines noires : on ne sait si c’étoit jaspe ou agate. (—)

NASARD, s. m. terme d’Organiste, est un jeu fait de plomb, & en forme de fuseau par le haut, comme la fig. 38. Pl. d’orgue, le représente. Il sonne la quinte au-dessus du prestant ou 4e pié. Voyez la table du rapport & de l’étendue des jeux de l’orgue, & l’article Orgue, où la facture de ce jeu est expliquée.

Dans quelques orgues, le nasard n’est point en fuseau ; dans ce cas, les basses sont à cheminées, & les dessus ouverts.

Nasard, gros, terme d’Organiste. Ce jeu ne differe du nasard (voyez Nasard, & la fig. 36. Pl. d’orgue) qu’en ce qu’il sonne l’octave au-dessous & la quarte au-dessous du prestant. Voyez la table du rapport & de l’étendue des jeux de l’orgue.

NASCARO, (Géog.) riviere d’Italie au royaume de Naples, dans la Calabre ultérieure. Les anciens l’appelloient Cirus. Elle a sa source dans l’Apennin, & son embouchure dans le golfe Squilaci. (D. J.)

NASCI, (Géog. anc.) peuples de la Sarmatie européenne, selon Ptolomée, l. III. c. iv. qui les met au voisinage des monts Riphées, auprès des Acibi. (D. J.)

NASEAUX, terme de Maréchal. On appelle ainsi les ouvertures du nez du cheval.

NASI, s. m. (Hist. anc. & mod.) c’est à dire en hébreu prince, qui se trouve souvent dans les livres des Juifs. On le donnoit autrefois au souverain juge & grand président de leur sanhedrin. Les Juifs modernes ont encore retenu ce titre ; & leurs rabbins qui s’imaginent être les princes & les chefs de ce peuple dispersé, s’attribuent cette autorité comme une marque de leur prétendue autorité. (G)

NASIBINE, (Géog.) ville de Perse dans le Kurdistan. Elle est située à 76. 30. de long. sous les 37. de lat.

NASIUM, (Geog. anc.) ancienne ville ou forteresse des Gaules chez les Leuci, sur la riviere d’Orne entre Andelot & Toul. Comme il se trouve encore aujourd’hui sur l’Orne, en allant de Langres à Toul, & passant par Andelot, deux villages ; l’un nommé le petit Nancy, & le second le grand Nancy, il paroît que l’un ou l’autre doivent être le Nasium des anciens, puisqu’ils en conservent le nom & la situation. En conséquence ceux qui veulent que Nasium soit le village de Nas dans le duché de Bar, à 12 milles de Nancy, ne sont pas fondés. Voyez Hadr. Valesii Not. gall. p. 371. (D. J.)

NASO-PALATIN, conduits naso-palatins, en Anatomie, est la même chose que les conduits incisifs. Voyez Conduit & Incisif.

NASQUE ou NESQUE, (Géog.) riviere de France en Provence. Elle prend sa source dans les omergues de Forcalquier, au diocèse de Sisteron, & finit par se joindre à la Sorgue un peu avant que cette derniere riviere se décharge dans le Rhône.

NASR, (Mythologie & Hist. anc.) nom d’une divinité des anciens Arabes idolâtres, qui la représentoient sous la forme d’un aigle.

NASSARI ou NAUSARI, (Géog.) petite ville des Indes dans les états du grand-mogol, au royaume de Guzarate, à 6 lieues de la ville de Surate & à 2 de la mer. Long. 89. 55. lat. 21. 5.

NASSAU, (Géog.) petite ville d’Allemagne dans le cercle du haut Rhin, capitale d’un comté de même nom, dont le comtes sont souverains.

On voit près de cette ville une montagne sur laquelle est le château de Nassau, d’où est sortie l’illus-

tre maison de ce nom, qui a donné un empereur à

l’Allemagne, un roi à l’Angleterre, des stadhouders à la république des Provinces-unies, & des ducs à la Gueldre.

Nassau est sur la riviere de Lohn à 5 lieues S. E. de Coblentz, 8 N. O. de Mayence, 12 S. E. de Bonn. Long. 25. 30. lat. 50. 13. (D. J.)

Nassau, (Géog.) pays d’Allemagne avec titre de comté ; ce pays renferme plusieurs autres comtés partagés en diverses branches, qui portent les unes le titre de Prince, les autres celui de comte, & qui prennent chacune le nom de leur résidence ; savoir, Siegen, Dillembourg, Schaumbourg, Diets, Hadamar, Verburg & Idstem. La Lohn, le Dill & le Siegen sont les principales rivieres qui arrosent ce pays. Le comté de Nassau est mis au nombre des fiefs libres de l’empire, jouissant de tous les privileges des comtes de l’empire, & particulierement du pouvoir de battre monnoie. La maison de Nassau possede encore aux confins de la Lorraine le comté de Saarbruck & le comté de Saarwerden. (D. J.)

NASSE, (Pêche.) engin à prendre du poisson. Il est fait d’osier ; ce sont comme deux panniers ronds, pointus par le bout, enfoncés l’un dans l’autre & à ventres renflés comme la cruche. A l’ouverture est une espece de bord de 4 à 5 pouces.

La pêche à la nasse se fait dans les rivieres & à la mer. Il y a plusieurs sortes de nasses, clayes, panier ou bouteilles de mer. Celles dont on se sert dans l’amirauté de Dieppe pour prendre des congres & des homars, est une espece de panier tel que celui sous lequel on tient la poule avec ses poussins. Sa forme est ronde & un peu applatie, comme on voit dans nos Planches de Pêche. Il y a au milieu de la partie supérieure un petit goulet. On en construit qui sont toutes d’osier : d’autres sont formées de cercles couverts de filets. Aux deux côtés sont deux anses sur lesquelles sont amarées de lourdes cablieres qui tiennent ferme cet engin que les Pêcheurs placent ordinairement entre deux roches, lieux que les congres & homars fréquentent volontiers. Ils mettent dans ce filet de petits poissons attachés à des ains ; & au défaut de petits poissons, ils se servent de petits morceaux de marne blanche qui trompent le congre & le homar. Le congre & le homar entrent par le goulet & ne peuvent plus sortir.

Pour conserver vivans les homars, & les empêcher de s’entretuer & de se dévorer, on les cheville aux mordans, en fichant une petite cheville plate dans la membrane de la petite serre qui est fléxible. On empêche ainsi le homar de serrer & d’agir.

Il y a deux autres sortes de nasses, d’osier ou de rets : on les voit dans nos Planches. Ces nasses ont deux goulets qui donnent entrée au poisson. Les Pêcheurs en mettent plusieurs sur un cablot d’osier : ils les relevent tous les matins : plus la marée est forte & l’eau trouble, meilleure est la pêche qui se fait deux fois l’année, aux tems des équinoxes. Ces engins sont les mêmes que ceux des rivieres qui ont même nom. Les plus gros prennent le gros poisson ; les plus petits sont pour les anguilles, & les moyens pêchent l’éperlan.

On applique quelquefois une nasse à l’extrémité du verveux ; des guideaux lui servent d’entonnoirs. On s’y prend ainsi pour arrêter tout le poisson qui se présente sous l’anse d’un pont, ou entre les palis d’un gord.

Les nasses, paniers ou bouteilles en usage dans l’amirauté de Tonques & de Dives, sont comme pour les rivieres. Elles peuvent avoir trois ou quatre piés de long. L’ouverture en est plus ou moins large : elles sont plus grosses vers le milieu ; le goulet est ferme comme le corps. Elles sont faites de tiges d’osier ou de bois. Elles ont du ventre en di-