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de la prune sauvage ; ce noyau contient une amande ferme de couleur cendrée. (D. J.)

NUYS ou NEUS, (Géog.) ville d’Allemagne dans l’électorat de Cologne. Elle appartenoit à la maison d’Autriche. Le duc de Parme la prit en 1580, & y exerça toutes sortes de barbaries. Elle est sur la petite riviere d’Erfft, à demi lieue du Rhin, 2 S. O. de Dusseldorp, 6 N. de Cologne. Long. 24. 22. lat. 51. 18.

Schaaf (Charles), un des savans hommes de ce siecle dans les langues orientales, étoit de Nuys. L’université de Leyde l’appella dans son sein, & se l’attacha par ses bienfaits. Il mourut en 1729. Ses principaux ouvrages sont, 1°. opus Aramœum ; 2°. novum testamentum syriacum, avec une traduction latine ; 3°. lexicon syriacum concordantiale. (D. J.)

NY

NYCTAGES ou NYCTAZONTES, s. m. (Hist. eccles. secte de ceux qui déclamoient contre la coutume qu’avoient les premiers chrétiens de veiller la nuit pour chanter les louanges de Dieu, parce que, selon eux, la nuit est faite pour le repos des hommes. Ce mot dérive du grec νύξ, nuit.

NYCTALOPIE, s. f. (Chirurgie.) maladie des yeux qui empêche de voir pendant le jour & non pas pendant la nuit, ou indisposition des yeux qui fait que la personne qui en est attaquée, voit mieux la nuit que le jour.

Ce mot vient du grec νύξ, nuit, & ἀλώπηξ, renard, parce qu’on dit que cet animal voit moins bien le jour que la nuit. Hippocrate a employé ce mot dans ce sens.

La nyctalopie vient, dit-on, de ce que les esprits sont trop dissipés dans le jour, & qu’ils le sont moins pendant la nuit. Voyez Vue.

La nyctalopie, selon Boerhaave, consiste en ce que l’uvée est sans mouvement, quoiqu’elle soit ouverte.

Nyctalopie se dit aussi d’une maladie des yeux toute contraire, qui empêche de voir lorsque le soleil se couche & que sa lumiere commence à diminuer. Voyez Aveuglement. C’est ce qu’on appelle en latin nocturna cæcitas.

En général on appelle de ce nom toute maladie qui empêche de voir à quelque tems particulier de la journée où les autres voient. Il n’y a aucuns signes auxquels on puisse reconnoître ces maladies ; on n’en juge que sur la déposition des malades ; ainsi on ne peut rien promettre sur la cure ; il est même difficile de saisir une indication positive, & l’on se retranche sur l’usage des remedes généraux qui sont souvent infructueux.

Dans les Transactions philosophiques, on trouve un exemple d’un jeune homme de vingt ans qui avoit été affecté de nyctalopie dès son bas âge, & si jeune même, qu’il n’étoit pas en état de dire quand elle avoit commencé. M. Parliam nous assure que ce jeune homme avoit la vûe très-bonne pendant le jour, mais qu’à la brune il ne voyoit plus du tout, & que la lumiere d’une chandelle ou le secours d’un verre, ne lui servoient de rien : que cependant en examinant ses yeux, il n’avoit pas trouvé qu’il y manquât rien ; qu’il n’avoit point non plus de vertige, ni d’autre maladie de tête à quoi on pût attribuer cette indisposition de sa vûe. Il s’élevoit sur ses yeux, comme nous le rapporte le sieur Parliam, une espece de nuage qui s’épaississoit par degrés comme un brouillard à mesure que le jour baissoit. Sa vûe étoit la même dans les différens aspects de la lune ; la lumiere du feu ou de la chandelle ne lui faisoient point de peine, & l’hiver & l’été étoient pour sa vûe la même chose.

Le docteur Briggs essaye de rendre raison de ce cas, de la maniere qui suit : « comme il s’éleve pendant le jour une grande quantité de vapeurs, qui se condensant par la fraîcheur du soir, retombent & rendent plus épais l’air qui est voisin de la terre ; les humeurs pouvoient être affectées de même dans les yeux de ce jeune homme, & devenir le soir plus grossieres & plus troubles : de même que nous voyons souvent l’urine devenir plus claire ou plus trouble, selon qu’elle est échauffée ou refroidie ; & qu’au moyen de cet épaississement des humeurs, les rayons éprouvant une réflexion ou une réfraction excessive, ne parviennent pas jusqu’à la rétine, ou ne l’affectent que foiblement ».

NYCTELIES, ou NYCTILÉES, (Hist. anc.) orgies ou fêtes de Bacchus qu’on célébroit pendant la nuit : ce mot est grec & composé de νύξ, nuit, & de τελειν, former, accomplir. C’étoit un de ces mysteres ténébreux où l’on s’abandonnoit à toutes sortes de débauches. La cérémonie apparente consistoit dans une marche ou course tumultueuse que faisoient dans les rues ceux qui célébroient cette fête, portant des flambeaux, des bouteilles, & des verres, & faisant à Bacchus d’amples libations. On renouvelloit ces cérémonies à Athènes tous les trois ans au commencement du printems. On célébroit aussi des fêtes de même nom en l’honneur de Cybele. Voyez Bacchanales.

NYCTEMERON, s. m. (Astron.) c’est le nom que les Grecs donnoient au jour naturel, ou au tems de la révolution diurne & apparente du soleil autour de la terre. Voyez Jour.

Ce mot est formé des deux mots grecs νύξ nuit, & ἡμέρα, jour ; parce que le tems d’une révolution entiere du soleil autour de la terre, renferme la nuit & le jour. (O)

NYCTILEIUS, (Mythol.) Νυκτιλείος, surnom de Bacchus, pris des nyctilées qu’on célébroit en son honneur. (D. J.)

NYCTOSTRATEGE, (Antiq. greq. & rom.) νυκτοστρατηγος, en latin nyctostrategus, officier principal chez les anciens, préposé pour prévenir les incendies pendant la nuit, ou pour les éteindre ; à Rome ils avoient par cette raison le commandement de la garde ; & en conséquence de leur charge & de leur nombre, ou les appella triumvirs de nuit, nocturni triumviri. (D. J.)

NYECARLEBY, (Géog.) petite ville de Suede dans la Finlande, sur la côte orientale du golfe de Bothnie, au midi de Jacobstat, & à l’embouchure d’une petite riviere.

NYLAND, (Géog.) province de Suede, sur le golfe de Finlande, où elle s’étend l’espace de 40 lieues marines du levant au couchant. Elle est bornée au nord par la Tartarie, à l’orient par la riviere de Kymen qui la sépare de la Carélie finoise ; au midi par le golfe de Finlande, & à l’occident par la Finlande méridionale. Borgo, Rasebourg, & Helsingsors, sont les principaux lieux de cette province.

NYMBOURG, (Géog.) ville forte de Bohème, sur l’Elbe, entre Prague & Breslaw. Les troupes saxonnes la prirent d’assaut en 1634, & passerent au fil de l’épée une partie de ses habitans. Long. 33. 1. lat. 50. 8. (D. J.)

NYMPHAGOGE, (Antiq. greq. & rom.) νυμφαγωγός, en latin nymphagogus ; on appelloit nymphagoges chez les anciens, ceux qui étoient chargés de conduire la nouvelle fiancée de la maison paternelle à celle de son nouvel époux. (D. J.)

NYMPHARENA, (Hist. nat.) nom donné par Pline à une pierre qui se trouvoit en Perse, & qui ressembloit aux dents de l’hippopotame. Peut-être