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miner par un tendon long & grêle à la partie antérieure & supérieure du tibia, après avoir passé par-dessus la partie latérale du condyle interne. (L)

Nerveux, adj. (Maréchal.) un cheval nerveux, est celui qui a beaucoup de force. Javart nerveux, voyez Javart.

Nerveuses, maladies, l’on peut appeller de ce nom, toutes les affections morbifiques, qui dépendent sur-tout d’une trop grande irritabilité dans les solides du corps humain, d’une trop grande sensibilité du genre nerveux, d’où s’ensuivent différens désordres, plus ou moins considérables, dans l’économie animale qui influent sur toutes les fonctions, ensorte que l’esprit en est ordinairement aussi affecté que le corps. Telles sont la mélancolie, la passion hypocondriaque, la passion hystérique, les vapeurs, la consomption angloise, qui n’est autre chose qu’une fievre lente nerveuse ; les affections spasmodiques, convulsives, épileptiques, qui sont idiopathiques, c’est-à-dire qui sont produites par une disposition habituelle à l’érétisme du cerveau, & de ses productions, avec beaucoup d’irrégularité dans les effets qui en sont les suites. Voyez les articles de ces différentes especes de maladies du même genre chacune en son lieu. Voyez Irritabilité, Sensibilité, Nerfs, Vapeurs.

NERVIENS, Nervii, (Géog. anc.) anciens peuples de la Gaule Belgique. Ils tiroient leur origine des Germains, selon Strabon, liv. IV. p. 194. qui les place au voisinage des Treviri. César, liv. II. c. iv. en parle comme d’un peuple considérable qui pouvoit fournir jusqu’à 50 mille hommes pour une guerre commune. En effet, leur cité étoit d’une si grande étendue, qu’elle prenoit depuis les Treviri jusqu’aux Bellovaci. César s’étend beaucoup sur leur compte & sur leur valeur. Ils lui donnerent une bataille dont il parle comme de la plus sanglante & de la plus périlleuse où il se soit trouvé en sa vie. Il semble que Cameracum, Cambrai, devoit être la capitale des Nerviens. Le P. Briet, ainsi que Cluvier, leur donne Turnacum, Tournay, Bagacum, Bavay en Hainault, Pons Scaldis, Condé, & Ventinianæ, Valenciennes. Il paroît donc que la cité des Nerviens comprenoit le Hainault, le Cambrésis, & la Flandre Françoise. (D. J.)

NERVIN, (Méd. thérap.) c’est un des noms par lesquels les Médecins ont désigné une des propriétés générales des remedes qu’ils ont aussi appellés toniques & roborans. Voyez Tonique.

NERVIO, (Géog.) riviere d’Espagne dans la Biscaye, & la plus considérable de la province. Les Biscayens l’appellent en leur langue Ybay-Cabal, ce qui signifie une large riviere. Elle traverse le milieu du pays du midi au septentrion, passe à Bilbao, capitale de la province ; & à deux milles au-dessous de cette ville, elle va se jetter dans l’Ocean. Les anciens l’ont appellée Chalybs. Son eau est excellente pour la trempe des armes. De-là venoit que les Cantabres n’estimoient que celles dont le fer avoit été trempé dans le Chalybs.

NERULUM, (Géog. anc.)’itinéraire d’Antonin la met sur la route de Milan a la Colomne. Tite-Live, liv. IX. ch. xx. dit que le consul Emilius la prit d’emblée.

NERVURES, s. f. pl. (Archit.) ce sont dans les feuillages des rinceaux d’ornemens, les côtes élevées de chaque feuille qui représentent les tiges des plantes naturelles. Ce sont aussi des moulures rondes sur le contour des consoles.

Nervure, en terme de broderie au métier, est la côte médiante d’une fleur imitée par des points fendus. Voyez Points fendus.

Nervure, s. f. terme de Librairie ; l’art d’appliquer des nerfs. On le dit aussi des nerfs mêmes quand

ils sont appliqués. On appelle dans la Librairie la nervure d’un livre, ces parties élevées qui paroissent sur le dos des livres, & qui sont formées par les nerfs ou cordes qui servent à le relier. (D. J.)

Nervure, s. f. terme de Tissutiers-Rubanniers ; c’est aussi un petit passe-poil d’or, d’argent, de soie ou d’autre matiere que les Tissutiers-Rubanniers font, & que les marchands Merciers vendent pour mettre sur les coutures des habits, ce qui y fait une sorte d’ornement. Savari.

NERZINSKOI, (Géog.) ville des états du grand duc de Moscovie en Sibérie, capitale de la province de Daousi sur la Nerza. Elle est fortifiée, munie d’une bonne garnison, & habitée par des payens qui y vivent sous la protection du czar. Long. 136. 20. lat. 51. 30.

NÉSA, (Géog.) ville d’Asie dans la Perse, au désert de Kirac, entre Khorassan & le Carezem, à 93. deg. 20 de long. & 48. 45. de lat.

NESACTIUM, (Géog. anc.) Ptolomée écrit Nesactum, & Tite-Live Nesartium. Il faut lire dans cet historien la description qu’il fait, liv. xlj. chap. xv. du siege & de la prise de cette ville de l’Istrie, par M. Junius & A. Manlius, l’an 575. de la fondation de Rome. Les habitans manquant d’eau, égorgerent leurs femmes & leurs enfans & jetterent leurs corps par-dessus les murailles, afin que les Romains eussent horreur de l’extrémité à laquelle ils les réduisoient. Mais les assiégeans escaladerent les murs, entrerent dans la ville, & firent esclaves ou passerent au fil de l’épée le reste des habitans. Le roi Apulo qui s’y étoit renfermé pour la défendre, se tua pour s’épargner l’ignominie de la captivité. Nesactium est aujourd’hui Castel-nuovo, à l’embouchure de l’Arsias. (D. J.)

NESÆA, (Géog. anc.) en grec Νυσαία ; nom que Strabon donne à une partie de l’Hircanie, au travers de laquelle coule le fleuve Ochus.

NÉSIS, (Géog. anc.) petite ville d’Italie sur les côtes de la Campanie, auprès de Pouzzol. Cicéron en parle dans ses lettres à Atticus, & dit que plusieurs romains y avoient des maisons de plaisance. Pline vante la beauté des asperges qui y croissoient. C’est aujourd’hui l’île Nesita.

Nésis est encore le nom d’une ville ou lieu de la Sarmatie asiatique, selon Arrien dans son Périplée. (D. J.)

NESLE, s. f. (Monnoie.) petite monnoie de billon dont on se servoit encore en France vers le milieu du xvij. siecle ; elle valoit quinze deniers. Il y avoit aussi des doubles nesles qui avoient cours pour six blancs ou 30 deniers. Les unes & les autres furent décriées & ne furent plus reçues que pour douzains.

On leur avoit donné le nom de nesle, de la tour de Nesle où s’en étoit faite la fabrication. Cette tour étoit vers le fauxbourg S. Germain, où l’on a bâti depuis le college Mazarin, vulgairement appellé college des Quatre Nations, vis-à-vis l’ancienne tour du louvre.

Nesle, (Géog.) ou Nelle, en latin Nigella ; petite ville de France dans la Picardie, avec titre de marquisat qui est le premier de France. Charles dernier duc de Bourgogne, la prit en 1472. Il s’y est tenu un concile l’an 1200. Elle est sur l’Ingon, à 3 lieues N. E. de Roye, 26 N. E. de Paris, 7 S. O. de Saint-Quentin. Long. 20.34.25. lat. 49.45.30. (D. J.)

NESS, lac, (Géog.) en anglois Loch-Ness, lac d’Ecosse dans la province de Murray. Ce lac est un grand reservoir d’eau douce ; il forme un bassin de vingt-quatre milles de long, sur environ un mille de large, renfermé entre deux paralleles produites par des chaînes de montagnes, ce qui lui donne l’air