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le levier D est fixé ; l’intervalle entre ces jumelles est de 5 pouces, pour donner passage libre aux leviers, qui ont quatre pouces & demi d’épaisseur.

L & l sont deux autres jumelles semblables aux précédentes, entre lesquelles levent & baissent librement le bout des deux leviers C & D ; l’extrémité supérieure de ces jumelles est fixée avec le comble, & la partie inférieure l est percée de divers trous, dans l’un desquels on introduit une forte chevîlle de fer, que l’on garnit d’un bouchon de paille 15, enveloppé de mauvaise toile, afin que le levier D qui tombe dessus lorsque la machine est en mouvement, ne descende pas trop bas, & ne fasse pas un trop grand bruit en tombant. Ce bruit est encore diminué & presque annullé par un pareil bouchon que l’on passe semblablement sous le levier C au point 12. On n’a représenté qu’une des jumelles K & L, pour éviter l’embarras ; on doit les considérer toutes comme doubles, & fixées aux poutres 13 & 14 par des chevilles que l’on voit dessous ces poutres. On voit la disposition de leur passage dans les poutres 13 & 14, figure 2 de la IV. Pl.

La barre de fer F qui descend du levier D sur le levier de la pompe G, où elle est attachée au point 8, est assujettie à deux sortes de mouvemens ; le premier est de hausser & baisser avec le reste de la machine, lorsque le moulin est en mouvement, ce qui s’opere sur les tourillons de la cheville 8, qui passe au travers de ce levier G.

L’autre mouvement est de tourner sur elle-même, lorsque le comble du moulin, la charpente 61, & toute la machine tourne sur l’ourlet 62, pour exposer les aîles au vent. Cette barre F qui occupe le centre de la tour tourne dans la cheville 8, au-travers de laquelle elle passe. Voyez le bout de cette barre F dévelopée en la fig. 4.

Fig. 4. 17 est la barre de fer : les lignes ponctuées représentent un bout du levier de la pompe G, fig. 1 dans lequel les parties suivantes sont cachées ; 18 est un bouton qui oblige le levier G de baisser, en foulant sur les parties qui lui sont inférieures ; & par cette pression, fait rentrer dans la pompe la branche du piston H, fig. 1.

19 est la place que la cheville 16 doit occuper ; 20 est un écrou de cuivre, qui tient en place la cheville 16.

21 est une clavette qui fixe l’écrou, afin qu’il ne se divise pas ; 16 est la cheville percée qui doit être placée en 19, qui est la même cheville dont nous avons parlé au point 8, fig. 1. Au moyen de la barre de fer F ainsi disposée, le moulin agit sur la pompe au point 8, de quel côté que soient tournées les aîles.

Figure 3, 4 est le point d’appui du levier de pompe G. Ce point d’appui est une cheville de fer passée dans deux crampons scellés dans la maçonnerie de la tour ; mais en-dehors ce levier est posé dessus, & y est retenu par un encochement 4.

C’est pour faire un passage à ce levier & au canal qui est au-dessous, qu’on a pratiqué dans la maçonnerie de la tour une ouverture b de 10 pouces de large, & de trois piés & demi de haut, de laquelle nous avons parlé à la premiere Pl. sous la pareille lettre.

Le levier de la pompe G agit entre deux jumelles pratiquées à la partie supérieure de la pompe, dont on ne voit qu’une en M ; l’intervalle entre ces deux jumelles est de 5 pouces, dans laquelle agit le levier G, qui est de 4 pouces & demi d’épaisseur : mais comme il ne seroit pas possible de passer la cheville qui assemble le piston au levier, ainsi engagée entre deux jumelles ; on a fait dans les jumelles les ou-

vertures O, tant pour la commodité de placer cette

cheville, que pour donner la liberté aux deux extrémités de cette cheville, pour monter & baisser avec le piston, sans froisser en aucun endroit : cette cheville du piston doit être à tête quarrée, afin qu’elle ne tourne pas, & que la clavette puisse être facilement rivée en un lieu si étroit.

Du frein. III. Planche, fig. 1. La roue P, qui est fixe sur l’arbre tournant A, sert à arrêter les ailes du moulin ; elle a 8 piés de diamettre & 8 pouces d’épaisseur à la circonférence. Elle reçoit sur cette épaisseur le cercle R, appellé le frein, qui l’entoure. Lorsque l’on tire avec la piece de bois Q (dont on ne voit ici que la copie), le cercle R touche cette roue en tous les points de sa circonférence, & par ce frottement, que l’on fait sentir à cette roue par degrés, on modere l’action des aîles, & enfin on les arrête, ce qui s’opere ainsi.

On voit au bout du cercle R deux chevilles de fer, & une chaîne de même métal, tournée autour de ces chevilles, & de la piece de bois 64 qui les attache ensemble très-solidement : car l’effort est très-considérable en ce point. 33 est la partie inférieure de la corde d’un palant, dont il faut reconnoitre la partie supérieure à la IV. Pl. figure 3. n°. 23.

10 est le palant du frein avec lequel on éleve le contre poids 24 attaché à l’extrémité de la piece de bois ou de levier Q.

IV. Planche, fig. 3. T est une piece de bois qui sert de point d’appui au levier Q. Lorsque le garde-moulin lâche la corde 23, le contre-poids 24 descend, tire en bas le cercle R ; & la roue P est comprimée, d’autant qu’il juge à-propos lui faire sentir l’effet du contre-poids, qu’on ne doit jamais abaisser que par degrés, autrement on risqueroit de briser l’arbre tournant, que l’effort du vent tordroit vers le colet.

De la pompe. V. Pl. Cette machine, en l’état qu’elle est construite, ne met en mouvement qu’une pompe, parce qu’il faut nécessairement que les forces du mobile agissent au centre de la tour, & que toutes les parties supérieures du moulin que l’on tourne alternativement de tous les côtés, aboutissant au point central 8, III. Pl. fig. 1. or, puisqu’il n’y a qu’un centre, il est difficile d’y ajuster plusieurs pompes ; il les faudroit faire agir sur une bascule appuyée sur un point d’appui, ce qui ne seroit pas avantageux ; puisque cette composition & les parois de plusieurs pompes, multiplieroient les frottemens. Il a paru plus simple & plus avantageux de n’y en admettre qu’une, & de lui donner un plus grand diametre, comme aussi de le faire lever deux fois dans un tour du moulin ; ces deux coups de pompe forment dans le mouvement une sorte d’équilibre semblable à la pluralité des pompes, qu’on estime en ces sortes de machines hydrauliques.

Figure 1. La premiere figure de la V. Pl. représente cette pompe en son entier, formée de plusieurs corps solidement établis, & soutenus sur la charpente qui est dans l’intérieur du puits.

A & A sont deux pieces de charpente qui entrent dans la maçonnerie du puits, dont le plan est à côté. Elles sont situées un peu au-dessus de l’eau ; elles servent à porter tout le fardeau de la pompe, & sont aidées des barres de fer que l’on y voit.

B & B ainsi que C & C sont d’autres poutres qui forment comme deux étages dans l’intérieur du puits, lesquelles servent à appuyer les corps de pompe qui y sont unis au moyen de liens de fer, ainsi qu’on le voit aux plans de ces étages qui sont à côté.

G & G est un assemblage de charpente qui sert