Page:Diderot - Encyclopedie 1ere edition tome 10.djvu/798

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

pe & un des empanons ; la partie q 76 de cet arbre, comprise depuis cette extrémité jusqu’à l’endroit où il traverse la fermure de croupe, sert de treüil sur lequel s’enroule la corde qGr, à l’extrémité de laquelle est attachée une s de fer, par le moyen de laquelle & de la corde qui passe par l’autre treuil de cette s, on saisit le sac de blé que l’on veut monter dans le moulin. Cette corde passe sur un rouleau mobile par un bout dans un des arbalêtriers de la ferme de croupe, & de l’autre dans la sabliere de la galerie, qui est à la hauteur des hautes pannes ; ce rouleau renvoye la corde & fait qu’elle descend à plomb du centre de l’ouverture de la galerie.

Sur le même arbre, entre la fermure de croupe & celle du milieu du moulin, est un tambour g composé de différentes lattes qui traversent l’arbre & forment, avec d’autres qui leur servent d’entretoises, comme une espece de grand dévidoir, sur laquelle la corde sans fin appellée vindenne, fait plusieurs tours : cette corde descend si on veut, aussi-bien que celle du levier, dans le premier étage, la vindenne par deux trous, & celle de la bascule par un seulement, afin de pouvoir manœuvrer cette machine, soit du premier ou du second étage : lors donc que l’on veut monter un sac dans le moulin, & par le moyen du vent, on tire la corde np, de la bascule de l’hérisson, ce qui le souleve & met ses dents en prise avec celles du rouet qui le fait alors tourner ; & le treüil pratiqué à l’autre extrémité de l’arbre sur lequel la corde à laquelle le sac est suspendu, s’enroule pendant cette opération, la vindenne ou corde sans fin s’enroule d’un côté sur le tambour, & se déroule de l’autre, en sorte qu’il y a toûjours le même nombre de tours sur le tambour & en nombre suffisant pour que cette corde ne puisse pas glisser ; veut-on cesser de monter le sac, il n’y a qu’à lâcher la corde de la bascule, & le poids de l’hérisson & de ses agrêts, le faisant aussitôt descendre, dégagera ses dents de celles du rouet, il cessera de tourner : mais il faut alors saisir la vindenne, sans quoi le poids du blé contenu dans le sac, feroit promptement retrograder l’arbre de l’hérisson, ce qui feroit descendre le sac avec rapidité.

On peut aussi monter le blé dans le moulin, quoiqu’il ne fasse point de vent, il ne faut pour cela que manœuvrer l’arbre par le moyen de la vindenne, observant que les dents de l’bérisson ne soient pas en prise avec les dents du rouet. On se sert de la même machine pour redescendre la farine au bas du moulin.

De l’engin ou cabestan à virtr au vent. L’engin à virer au vent est composé d’un treuil 12, de 3 piés de haut sur 7 pouces de diametre, & dont la tête est garnie d’une frette de fer, pour l’empêcher d’éclater lorsqu’on met le levier dans l’œil pour le tourner ; d’un chaperon 13, de 2 piés de long sur 4 pouces de gros, dans lequel sont assemblées par le haut, les jambes 64, qui ont 2 piés de long sur 3 & 4 pouces de gros, elles sont aussi assemblées par le bas, dans l’essieu 60 qui a à chacune de ses extrémités une roue 63 d’un pié de diametre sur 3 pouces d’épais, pour pouvoir le mener plus facilement où l’on veut ; dans cet essieu est assemblée la semelle 2, dans un trou de laquelle tourne le pivot d’en-bas du treuil ; celle d’en-haut 3 est de deux pieces pour embrasser le collet du treuil, elles sont entretenues par le poteau du bout k, qui est lui-même arrêté dans la semelle par deux liens i. Ce poteau a 2 de haut, sur 4 à 5 pouces de gros, les liens ont 4 pouces de gros sur 1 pié de longueur. On amarre cet engin par une corde à un des poteaux 69, dont il y en a douze semblables fichés en terre dans la circonférence que l’extrémité de la queue décrit sur le terrein : au lieu de poteaux de bois on en met ordinairement de pierre.

Il y a des moulins à vent construits dans une tour de pierre, & dont la construction ne differe de ceux-ci qu’en ce que c’est seulement le comble qui tourne pour mettre les ailes au vent. Dans ces moulins l’arbre tournant, le rouet & le frein suivent le comble, & les meules, la lanterne qui les fait tourner, sont placées au centre de la tour ; le comble entier & la queue qui y est assemblée, sont portés par des roulettes qui roulent dans une rainure circulaire, pratiquée à une semelle qui recouvre la maçonnerie de la tour. Voyez cette construction représentée dans les Planches du moulin à pompe, & l’explication des mêmes Planches.

Des moulins à eau. Il y en a de plusieurs sortes, selon les lieux où ils sont placés, & le plus ou moins d’abondance d’eau pour les faire mouvoir, & le plus ou moins de vitesse de cette eau.

Celui représenté sur-la Pl. Vl. est supposé construit sur une riviere navigable, à la partie d’aval d’une arche de pont, ou entre deux piliers de maçonnerie, ou enfin entre deux palées, comme sont placées les machines hydrauliques du pont N. D. à Paris, représentées dans nos Planches de Charpente, & sur lesquelles il faut jetter les yeux, la construction de la cage des roues, &c. ayant beaucoup de rapport avec celle des mêmes parties dans le moulin dont il s’agit.

Sur les piés droits de maçonnerie ou sur les chaperons des palées on construit un plancher de poutres, solives & madriers. Ce madrier est percé de six ouvertures, par cinq desquelles descendent de longues pieces de bois, servant de chaînes assez longues pour atteindre depuis le plancher jusqu’à la surface des plus basses eaux. Ces chaînes, dont quatre suspendent le chassis EE qui porte la grande roue à aubes A, & la cinquieme qui suspend la vanne avec laquelle on ferme le coursier, sont percées de trous quarrés sur deux rangées paralleles, distans l’un de l’autre de six pouces ou environ. C’est dans ces trous que l’on fait entrez les verroux, qui fixent le chassis à une hauteur convenable, pour que les aubes inférieures soient plongées dans l’eau. & reçoivent par conséquent l’impression du courant, premier moteur de toute la machine. On éleve le chassis & la vanne par le moyen des crics, comme à la machine du pont N. D. ou avec des verins qui sont de fortes vis de bois Voyez Verin & les Planches de Charpenterie. Les crics ou les verins sont placés sur le plancher du premier étage, & les verroux posent sur leurs semelles.

La grande roue A, composée de plusieurs assemblages de charpente, porte les aubes de trois piés de hauteur, sur environ 15 piés de longueur, & aussi un rouet C, dont les aluchons, au nombre de soixante, engrenent dans les fuseaux de la grande lanterne F, qui sont au nombre de seize. L’arbre vertical de cette lanterne porte par son pivot inférieur sur le palier D, garni d’une crapaudine ; & par sa partie supérieure, traverse le moyeu G de la roue horisontale qui engrene dans la lanterne H des meules.

La partie inférieure du moyeu G de la roue horisontale est arrondie & roule entre deux moises qui ferment la sixieme ouverture qui est au plancher.

Les meules & les archures ou tonneaux qui les renferment, sont placées sur un fort assemblage de charpente, fig. 1. & 2. Pl. V. de 4 piés d’élévation, sur 6 ou 7 en quarré, formant une cage à jour, dont la face supérieure fermée par des madriers de trois pouces d’épais, posés sur des carteles ou solives de six pouces de gros, est le plancher des meules. L’hérisson G entre dans le vuide de cette cage par une des faces latérales, pour engrener avec les fuseaux de la lanterne H, enarbrée sur l’axe ou fer de la meule tournante. Ce fer porte par son pivot infé-