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III. Table des mesures romaines pour les choses seches réduites à celles d’Angletetrre.
  Pecks. Gall. Pints. Sol. Inch. Dec.
Ligula, 0 0 0, 01.
4 Cyathus, 0 0 0, 04.
6 Acetabulum, 0 0 0, 06.
24 6 4 Hemina, 0 0 0, 24.
48 12 8 2 Sestarius, 0 0 1 0, 48.
384 96 64 16 8 Semi-modius, 0 1 0 3, 84.
768 192 128 32 16 2 Modius,   1 0 0 7, 68.


IV. Table des mesures hébraïques pour les choses seches, réduites à celles d’Angleterre.
  Pecks. Gall. Pints. Sol. Inch. Dec.
Gachal, 0 0 0, 031.
20 Cab, 0 0 0, 073.
36 Gomor, 0 0 1, 211.
120 6 Seah, 1 0 1 4, 036.
360 18 10 3 Epha, 3 0 3 12, 107.
1800 90 50 15 5 Lettech, 16 0 0 26, 500.
3600 180 100 30 10 2 Chomer, ou Coron, 32 0 1 18, 969.
(D. J.)

MESURE, (Gouvernement.) On conçoit bien que les peuples ne s’accorderont jamais à prendre de concert, les mêmes poids & les mêmes mesures ; mais la chose est très-possible dans un pays soumis au même maitre. Henri I. roi d’Angleterre, fixa dans ses états les mêmes poids & les mêmes mesures ; ouvrage d’un sage législateur, qu’il mit à fin dans son royaume, & qu’on a toujours inutilement proposé dans celui-ci. En 1321, Philippe-le-Long songeoit à l’exécuter, quand il mourut. Louis XI. eut depuis la même pensée ; parce qu’il ne falloit, disoit-il, dans un état, qu’une loi, qu’un poids & qu’une mesure. Ne nous objectez pas que cette idée n’est qu’un projet spécieux, rempli d’inconvéniens dans son exécution, & qui dans l’examen n’est qu’une peine inutile, une dispute de mots, parce que le prix des choses suit biertôt leur poids & leur mesure. Mais ne seroit-il pas encore plus naturel d’éviter cette marche, de la prévenir, de simplifier & de faciliter le cours du commerce intérieur qui se fait toujours difficilement, lorsqu’il faut sans cesse avoir présent à son esprit ou devant les yeux, le tarif des poids & des mesures des diverses provinces d’un royaume, pour y ajuster ses opérations ? (D. J.)

Mesure, (Pharm.) Les Apoticaires se servent à présent par-tout des mesures communes qui sont en usage dans leur pays ; les françois ont leur pinte, les anglois leur galon, les allemands leur mesure, &c. voyez ces articles. Mais les doses de liqueurs se déterminent encore quelquefois dans les prescriptions des remedes par quelques mesures moins exactement déterminées, savoir par verrées, par cuillerées & par gouttes.

Les Pharmacologistes exacts ont observé que ces dernieres mesures, & même les mesures exactes, ne déterminoient avec une précision suffisante que les doses des liqueurs innocentes, telles que l’eau commune, les bouillons, les tisannes, la plupart des sirops, &c. mais que pour les remedes actifs, il étoit beaucoup mieux d’en déterminer les doses par le poids que par la mesure.

On a fixé pourtant jusqu’à un certain point par le poids, la contenance du verre & de la cuillerée. Le verre contient environ six onces de décoction ou de potion ; & la cuillerée environ une demi-once de liqueur aqueuse, & à peu près une once de sirop ; la goutte est regardée comme pesant environ un grain.

Il y a outre cela certaines mesures, vaguement déterminées aussi, mais cependant avec une exactitude suffisante pour certaines matieres solides, tels que des bois, des fleurs, des semences, &c. Ces mesures sont pour ces dernieres matieres, le fascicule, la poignée & la pincée. Le fascicule est ce que le bras plié en rond peut contenir ; La poignée est ce que la main peut empoigner ; & la pincée est ce qui peut être pris avec les trois doigts.

On désigne communément dans les formules toutes ces mesures par la lettre initiale, ou les lettres initiales de leur nom latin. On met cyath. pour verre, cyathus ; coc. ou cochl. pour cuillerée, cochlear ; g ou gut. pour goutte, gutta ; f. ou fase. pour fascicule, fasciculus ; m. ou man. pour poignée, manipulus ; p. ou pug. pour pincée, pugillum.

On ordonne encore certains opiats par morceaux gros comme une noix, une noisette, un