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MATALONI, (Géog.) petite ville moderne du royaume de Naples, dans la terre de labour, avec titre de duché. C’est presque l’endroit où étoit Galatia, colonie de Sylla sur la voie appienne. Elle est à 4 milles de Caserte au N. & à 8 milles d’Averses. (D. J.)

MATAMORS, (Hist. mod. Econom.) c’est ainsi que l’on nomme des especes de puits ou de cavernes faites de main d’hommes, & taillées dans le roc, dans lesquelles les habitans de plusieurs contrées de l’Afrique serrent leur froment & leur orge, comme nous faisons dans nos greniers. On assure que les grains se conservent plusieurs années dans ces magasins souterreins, qui sont disposés de maniere que l’air peut y circuler librement, afin de prévenir l’humidité. L’entrée de ces conduits est étroite, ils vont toujours en s’élargissant, & ont quelquefois jusqu’à 30 piés de profondeur. Lorsque les grains sont parfaitement secs, on bouche l’entrée avec du bois que l’on recouvre de sable.

MATAN, (Géog.) ou MACTAN ; isle de l’océan oriental, & l’une des Philippines : les habitans ont secoué le joug des Espagnols, & ont recouvré leur liberté. Ce fut dans cette île que Magellan fut tué en 1501, presque en y débarquant. (D. J.)

MATANCE, Baie de (Géog.) baia de Matança ; grande baie de l’ile de Cuba sur la côte septentrionale, à 14 lieues à l’est de la Havane, & de la pointe d’Itaque ; cette baie a 2 lieues de large.

Matanca veut dire tuerie, les Espagnols ont apparemment dépeuplé les habitans de ces cantons, par leurs massacres. (D. J.)

MATAPAN, Promontoire de (Géog.) promontoire de la Morée, dans la partie méridionale, entre le golfe de Cochinchine à l’orient, & le golfe de Coton à l’occident. De tous les promontoires de la Morée, celui de Matapan avance le plus dans la mer. On l’appelloit autrefois promontorium tanarium ; & c’est dans les entrailles de ce promontoire que se trouve l’entrée de Ténare, dont l’ouverture affreuse a donné lieu aux poëtes de dire que c’étoit la gueule de l’enfer. (D. J.)

MATARA, s. m. (Com.) mesure pour les liquides, dont on se sert en quelques lieux de Barbarie. Le matara de Tripoli est de 42 rotolis. Voyez. Rotoli, Diction. de comm.

MATARAM, (Géog.) empire composé de plusieurs provinces, dans la partie orientale de l’île de Java. Ces provinces sont au nombre de douze, gouvernées par des vice-rois ; mais ces vice-rois eux-mêmes ne paroissent qu’en posture de misérables esclaves devant l’empereur, dont le pouvoir est absolu.

Les voyageurs nous disent que ce prince a un grand nombre de concubines, dont il est toujours accompagné, entouré, servi & gardé. Ce sont les plus belles filles de ses états qu’on lui choisit partout, & auxquelles on apprend l’exercice des armes, à chanter, à danser & à jouer des instrumens.

Les tournois sont à la mode dans l’empire du Mataram ; les plus beaux se font devant le palais de l’empereur, & les cavaliers s’y présentent à cheval, avec un bonnet à la javanoise ou bien en forme de turban, & une fine toile de coton qui regne autour du corps de la ceinture en-haut, car de la ceinture en bas, ils sont tous nuds. Si-tôt que l’empereur arrive, on regarde attentivement ce qu’il porte sur la tête ; si c’est un turban, tout le monde en prend un & met son bonnet dans sa poche ; si c’est un bonnet, chacun en fait de même. Il me semble voir les singes de l’ile de Robinson Crusoë, tantôt sans bonnets, & tantôt avec des bonnets qu’ils avoient pris. (D. J.)

Mataram, (Géog.) ville d’Asie, autrefois ca-

pitale de l’empire de ce nom, dans l’île de Java.

Elle seroit forte par sa situation & les montagnes qui l’environnent, mais elle est tombée en ruine, depuis que le siége du royaume a été transferé sur la fin du dernier siecle à Cartasoura. Long. 129. lat. mérid. 7. 55. (D. J.)

MATARO, (Géog.) petite ville d’Espagne, dans la Catalogne, remarquable par ses verreries ; elle est sur la Méditerranée, à 14 lieues S. O. de Gironne, 6 lieues N. E. de Barcelonne. Long. 20. 10. lat. 41. 31. (D. J.)

MATASSE, s. f. soies en pelotes, & non filées. Il se dit aussi du coton.

MATATOU, s. m. (terme de relation) meuble des Caraïbes : c’est une espece de corbeille quarrée, plus ou moins grande, & qui n’a point de couvercle. Le fond en est plat & uni ; les bords ont trois ou quatre pouces d’élévation, les coins sont portés sur quatre petits bâtons qui excedent de trois à quatre pouces la hauteur des bords ; ils se terminent en boule, ou sont coupés à quatre pans. Ils servent de piés au matatou, & s’enchâssent dans les angles. On lui donne depuis huit jusqu’à douze pouces de hauteur, au-dessous du fonds de matatou, pour l’élever de terre à cette hauteur. Le fonds & les côtés sont travaillés d’une maniere si serrée, qu’on peut remplir d’eau le matatou, sans craindre qu’elle s’écoule, quoique cette corbeille ne soit faite que de roseaux ou de queue de lataniers.

Les matatous servent de plats aux Caraïbes ; ils portent dans un matatou leur cassave qu’ils font tous les jours, & qui est bien meilleure en sortant de dessus la platine, que quand elle est séche & roide. Ils mettent sur un autre matatou la viande, les poissons, les crabes, en un mot leur repas avec un coui plein de pimentade, c’est-à-dire du suc de manioc bouilli, dans lequel ils ont écrasé quantité de piment avec du jus de citron. C’est là leur sauce favorite pour toutes sortes de viandes & de poissons ; elle est si forte, qu’il n’y a guère que des Caraïbes qui puissent la goûter. (D. J.)

MATCOMECK, (Hist. mod.) c’est le nom que les Iroquois & autres sauvages de l’Amérique septentrionale donnent à un dieu qu’ils invoquent pendant le cours de l’hiver.

MATCOWITZ, (Géog.) petite ville forte de la haute Hongrie, au comté de Scépus, sur une montagne : Les impériaux la prirent en 1684. (D. J.)

MATÉ en caravelle, (Marine) c’est n’avoir que quatre mâts dans un vaisseau, sans mâts de hune.

Maté en chandelier, c’est avoir les mâts fort droits & presque perpendiculaires au fond du vaisseau.

Maté en fourches ou a corne ; c’est porter à la demi-hauteur de son mât une corne qui est posée en saillie sur l’arriere, & sur laquelle il y a une voile appareillée ; desorte que cette corne est une véritable vergue. Cette sorte de mâture convient principalement aux yachts, aux quaiches, aux boyers & autres semblables bâtimens. Voyez Marine, Pl. XII. fig. 1. & Pl. XIII. fig. 2.

Maté en galere ; c’est n’avoir que deux mâts, sans mâts de hune.

Maté en heu, sorte de mâture qui consiste à n’avoir qu’un mât au milieu du vaisseau, qui sert aussi de mât de hune avec une vergue qui ne s’appareille que d’un bord.

Maté en semale ; c’est avoir au pié du mât un boute dehors au baleston qui prend la voile de travers par son milieu. Voyez Marine, Pl. XIV. fig. 2.

Maté, (Diéte) c’est du maïz cuit à l’eau jusqu’à ce que le grain s’ouvre ; c’est la nourriture la plus ordinaire des Indiens du Pérou, qui le préfe-