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La fig. 100 est un rabot armé de fer dessous, & quelquefois par les côtés, dont le fer & le coin sont très-inclinés, servant à corroyer les ouvrages de placage.

Il en est une infinité d’autres de toute espece, dont les fusts sont de bouis, ou autres bois durs, d’autres en partie dont les fers de différentes formes sont quelquefois bretelés.

La fig. 101 est un instrument appellé couteau à trancher, fait pour couper proprement les bois de placage, composé d’un tranchoir A, d’un fer aciéré à pointe par un bout, dans un long manche C.

La fig. 102 est un couteau à trancher, semblable au précédent, mais plus petit.

La fig. 103 est un instrument appellé fer crochu, coudé en effet par chaque bout A, portant un tranchant aciéré B.

La fig. 104 est un polissoir de jonc fait pour polir les ouvrages.

La fig. 105 est un instrument appellé trusquin ou guilboquet, composé d’une tige A, percée sur sa longueur d’une mortaise, au bout de laquelle est une petite pointe B, faite pour tracer, & d’une planchette C, percée d’un trou quarré, traversé sur son épaisseur d’un autre trou plat au-travers duquel passe une clavette de bois D en forme de coin pour fixer l’une & l’autre ensemble ; cet instrument sert à tracer des paralleles en le glissant le long des planches.

La fig. 106 est un trusquin plus fort que le précédent, servant aux mêmes usages, mais différent en ce que la clavette D passe à côté de la tige A au-lieu de la traverser.

La fig. 107 est un ciseau appellé fermoir, parce qu’il n’a aucun biseau ; on s’en sert avec le secours du maillet, fig. 77, à dégrossir les bois, ce ciseau s’élargit en s’amincissant du côté du taillant A, l’autre bout B qui est à pointe entre dans un manche de bois C.

La fig. 108 est un ciseau appellé ainsi à cause de son biseau A tout d’un côté ; on s’en sert à toute sorte de choses.

La fig. 109 est un petit ciseau mince, à l’usage des ouvrages délicats. Entre celui-ci & le précédent, il en est d’une infinité de grosseurs & d’especes.

La fig. 110 est un ciseau appellé bec-d’âne ou ciseau de lumiere, servant à faire des mortaises qu’on appelle lumieres.

La fig. 111 est un bec-d’âne beaucoup plus petit & plus délicat que le précédent, entre lesquels il en est d’une infinité de grosseurs différentes.

La fig. 112 est un ciseau appellé gouge, dont le taillant A arrondi & évuidé dans son milieu, sert pour toutes les parties rondes.

La fig. 113 est une gouge plus petite que la précédente, entre lesquelles il en est d’une grande quantité de grosseurs.

La fig. 114 est une tarriere pointue, faite pour percer des trous par la meche évuidée A, en la tournant par le tourne-à-gauche B.

La fig. 115 est une petite presse faite pour serrer les ouvrages collés, composée d’un chassis A renforcé de jumelles B, à l’extremité duquel est une vis C.

La fig. 116 est un instrument appellé racloir, compose d’une petite lame d’acier A, dont les angles horisontaux sont fort aigus, arrêtée dans l’épaisseur d’une piece de bois B. Cet instrument sert à racler les ouvrages que l’on veut polir.

La fig. 117 est un instrument appellé tourne-vis, dont la partie A aciérée, servant à tourner les vis, entre à pointe dans un manche de bois B.

La fig. 118 est un instrument appellé tire-fond, à

vis, en bois aciéré par un bout A, portant par l’autre B un anneau pour le pouvoir tourner facilement.

Les ouvriers industrieux dans la marqueterie, comme dans les autres parties, ont toujours l’art de composer de nouveaux outils plus prompts & plus commodes que ceux dont ils se servent ordinairement, & aussi plus propres aux ouvrages qu’ils font. M. Lucote.

MARQUETTE, (Géog.) riviere de l’Amérique septentrionale, dans la nouvelle France ; elle se jette à la bande de l’est du lac des Ilinois : son embouchure est par les 43d. 49. de lat. septentr. (D. J.)

MARQUEUR, s. m. (Comm.) celui qui marque. Marqueur de monnoie. Marqueur de draps, de serge, de toile, de fer, de cuir, &c. c’est celui qui appose à ces marchandises la marque prescrite par les ordonnances & réglemens.

Marqueurs de mesures. On nomme en Hollande jurés maitres marqueurs de mesures de petits officiers établis pour faire la marque ou étalonnage des mesures qui servent dans le commerce. Leur principale fonction est de jauger & mesurer les vaisseaux qui sont sujets au droit de last-geldt ou droit de last, & d’en délivrer l’acte de mesurage, qu’on nomme autrement lettre de marque. Voyez Last-Geldt.

Ces officiers sont tenus de faire le jaugeage par eux-mêmes, & de ne pas s’en rapporter au calcul que pourroient leur présenter les capitaines, maitres ou propriétaires desdits vaisseaux, à peine de déposition de leur emploi. Dictonn. de Commerce.

Marqueur, terme de Paumier, qui signifie un garçon ou compagnon qui marque les chasses, compte les jeux, & rend aux joueurs tous les services nécessaires par rapport au jeu de paume & au billard.

Suivant les statuts des maîtres paumiers, les marqueurs doivent être apprentifs ou compagnons du métier : ce sont quelquefois des pauvres maitres qui en font les fonctions. Voyez Paumier.

MARQUIS, s. m. (Hist. mod.) & par quelques vieux auteurs gaulois MARCHIS, ce qui est plus conforme au terme de la basse latinité marchio : sur quoi voyez Marche & Marggrave.

Les princes de la maison de Lorraine prenoient la qualité de dues & de marchis de Loherrene, comme on le voit dans le codicille de Thibaut III. de l’an 1312, dans un autre acte de 1320, & dans le testament du duc Jehan I. de 1377.

Quoique les noms de marchis, marquis, & marggrave signifient originairement la même chose, un seigneur commandant sur la frontiere, ils ont acquis avec le tems une signification bien différente.

Un marggrave est un prince souverain qui jouit de toutes les prérogatives attachées à la souveraineté, & les marggraves ne se trouvent que dans l’empire d’Allemagne.

Il y a quelques marquis ou marquisats en Italie, comme Final ; en Espagne, comme le marquisat de Villena, possédé par le duc d’Escalona. Il n’y en a point en Danemark, en Suede & en Pologne.

Enfin le titre de marquis en France est une simple qualification que le souverain confere à qui il veut, sans aucun rapport à sa signification primitive ; & le marquisat n’est autre chose qu’une terre ainsi nommée par une patente, soit qu’on en ait été gratifié par le roi, soit qu’on en ait acheté la patente pour de l’argent.

Sous Richard en 1385, le comte d’Oxford fut le premier qui porta le titre de marquis en Angleterre, où il étoit alors inusité. (D. J.)

MARQUISE, s. f. (Artificier.) les Artificiers appellent ainsi une fusée volante d’environ un pouce de diametre selon M. d’O, & de dix-sept lignes sui-