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voit autrefois pour faire des moulures ; mais depuis qu’on a supprimé ces sortes d’ornemens, on a aussi supprimé l’outil qui les faisoit. Il est composé d’une sorte boite A, longue d’environ six à sept piès, montée sur deux traiteaux d’assemblage B, retenus ensemble par une grande traverse C ; sur la boîte A est arrêtée une roue dentée D, mûe par une manivelle E faisant aller & venir une crémaillere F, sur laquelle est arrêtée une travée G qui tient la piece de bois H qui doit recevoir la moulure de l’outil de fer aciéré I monté dans une presse K serrée avec des vis L, arrêtées à un sommier inférieur M qui monte & descend à la hauteur que l’on juge à propos, par le secours d’une vis N à écrou dans un sommier supérieur O, assemblé à tenons & mortaises dans quatre montans ou jumelles P arrêtées solidement sur la boîte A.

La fig. 65 est une espece d’étau que l’on appelle âne, composé de deux jumelles AB, dont celle B, à charniere par-enbas, appuie contre la premiere, pour serrer l’ouvrage par l’extrémité C d’un arc-boutant D, aussi à charniere, arrêté à une corde ou chaîne E, retenue par-enbas à une pédale F, à charniere, par une de ses extrémités, sur laquelle on met le pié lorsque l’on veut serrer l’ouvrage. Cela étant, AB est arrêté à demeure sur une table G, bordée tout autour pour empêcher de tomber les plus petits ouvrages & outils, arrêtée sur un fort chassis d’assemblage composé de sommiers H, montans I, & traverses K, sur deux desquelles & les sommiers sont attachées des planches L.

La fig. 66 est un autre âne composé, comme le précedent, de jumelles AB, dont l’une B, à charniere par enbas, est appuyée par l’extrémité d’un arc boutant C, dont l’autre est prise dans une crémaillere D retenue à une chaîne ou corde E, arrêtée par son extrémité inférieure à une pédale F, faisant charniere dans chacun de deux des piés G de la table H.

La fig. 67 est un âne, à fort peu de chose près semblable, & composé des mêmes pieces que le précédent, servant aussi aux mêmes usages.

La fig. 68 est une presse, espece d’établi A monté sur deux traiteaux composés de montans B & traverses C, dans lequel sont arrêtées deux vis D & leurs écrous E serrant la piece de bois F, entre laquelle & l’établi A on place les pieces de bois que l’on veut refendre, ou autres ouvrages pour les travailler.

La fig. 69 est une presse beaucoup plus solide que la précédente, étant arrêtée dans le plancher A par les montans B & arcs-boutans C, sur lesquels est assemblé à tenons & mortaises un sommier D, entre lequel & la piece de bois horisontale E serrée avec les vis F, par le secours des manivelles G, on place la piece de bois H que l’on veut refendre, qui par-enbas traverse le plancher A.

La fig. 70 est un établi, l’instrument le plus nécessaire aux ouvriers de marqueterie, sur lequel ils font tous leurs ouvrages. Sur cet établi est un valet A de fer, qui passant par des trous semés çà & là sur l’établi, est fait, pour qu’en frappant dessus, il tienne ferme les ouvrages que l’on veut travailler. L’établi est composé d’une grande & forte planche B, d’environ cinq à six pouces d’épaisseur, sur environ deux piés & demi de large, & dix à quinze piés de long, posée sur quatre piés C assemblés à tenons & mortaises dans l’établi avec des traverses ou entretoises D, dont le dessous est revêtu de planches clouées les unes contre les autres, formant une enceinte où les ouvriers déposent leurs outils, rabots & autres instrumens dont

ils n’ont pas besoin dans l’instant qu’ils travaillent. Sur le côté E de l’établi se trouve une petite planche clouée qui laisse un intervalle entre l’un & l’autre pour placer les fermoirs, ciseaux, limes, &c. marqués F. A l’opposite, & presqu’au milieu est un trou quarré G, dans lequel on place un tampon H de même forme que le trou, ajusté à force, sur lequel est enfoncé un crochet de fer I, à pointe d’un côté, & de l’autre à queue d’aronde, & denté, qui sert d’arrêt aux planches & autres pieces de bois, lorsqu’on les rabote. Ce tampon H peut monter & descendre à coups de maillet, fig. 77, selon l’épaisseur des planches ou pieces de bois que l’on veut travailler. K est un autre arrêt de bois posé sur le côté de l’établi, qui sert lorsque l’on en rabote de larges sur leurs champs, en les posant le long de l’établi, & les fixant dessus par le moyen d’un valet A à chaque bout.

La fig. 71 est une scie à refendre, composée d’un chassis de bois A & B assemblé dans ses angles à tenons & mortaises, d’une scie dentée C, retenue par enbas à une coulisse D glissant à droite & à gauche le long de la traverse B du chassis, & par-enhaut dans une pareille coulisse E glissant aussi à droite & à gauche le long d’une autre traverse B. Cette coulisse E est percée d’un trou F, au-travers duquel passe une clavette en forme de coin qui bande également la scie. Cet instrument se maneuvre horisontalement par deux hommes qui la tiennent chacun par une de ses extrémités, tel qu’on le voit en f dans la vignette de la premiere Planche.

La fig. 72 est une scie appellée scie à débiter, qui sert à scier de gros bois ou planches, composée d’un fer de scie denté A, retenu par ses extrémités B à deux traverses C séparées par une entretoise D qui va de l’une à l’autre : les deux bouts E des traverses sont retenus par une ficelle ou corde F, à laquelle un bâton G appellé en ce cas gareau, fait faire plusieurs tours qui faisant faire la bascule aux traverses C, font par-là bander la scie A, ce qui la tient ferme, & c’est ce qu’on appelle la monture d’une scie.

La fig. 73 est une autre scie appellée scie tournante, dont la monture ressemble à celle de la précédente scie ; ses deux extrémités B sont retenues à deux especes de clous ronds en forme de tourelle, qui la font tourner tant & si peu que l’on veut ; ce qui sans cela, gêneroit beaucoup lorsque l’on a de longues planches, ou des parties circulaires à débiter ou à refendre.

La fig. 74 est une scie appellée scie à tenon, qui ne differe de celle fig. 72 que par la légéreté, & en ce cas beaucoup plus commode ; elle sert pour des petits ouvrages pour lesquels la grande seroit trop embarrassante.

La fig. 75 est une scie dite scie de marqueterie, dont le fer A extrèmement petit afin de se procurer par-là un passage facile dans les ouvrages délicats, est arrêté par un bout B à une petite moufle à vis & écrou dans le manche C de la scie qui traverse l’extrémité de la monture de fer D, & par l’autre E, à une semblable moufle à vis avec écrou à oreille, traversant l’autre extrémité de la monture D.

La fig. 70 est une scie appellée scie à main, ou égoine, qui sert dans les ouvrages où les précédentes ne peuvent pénétrer ; elle doit être un peu plus forte que les autres, n’ayant point de monture comme elles pour la soutenir ; son extrémité inférieure est à pointe enfoncée dans un manche de bois.

La fig. 77 est un instrument appellé maillet ; on en fait de plusieurs grosseurs, selon la délicatesse plus ou moins grande des ouvrages ; les uns & les autres servent également à frapper sur le manche de