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largeur, & deux ou trois lignes d’épaisseur : mais elle est plus large par en-bas que par en haut ; le bas est garni dans toute sa longueur d’une rainure, pour mieux embrasser la ficelle : la partie de l’avaloire, qui est de fer, lui tient lieu de manche, & est garnie par sa partie supérieure d’une petite plaque de fer sur la quelle le Chapelier appuie le pouce en avalant la ficelle. Voyez Chapeau, & la figure 10, Planche du Chapelier.

Avaloire d’embas, s. f. terme de Bourrelier ; c’est une partie du harnois du cheval, qui consiste en une large bande de cuir double, assujettie par les deux bouts à deux grands anneaux de fer à l’extrémité des reculemens, & soûtenue par deux bandes de cuir qui descendent du sur-dos, & qui la tiennent en une position horisontale dans laquelle elle regne autour des cuisses du cheval : l’avaloire d’embas sert à faire reculer le carrosse au moyen des bandes de côté qui tirent les chaînettes, & par conséquent le timon en arriere. Voyez la figure 9, Planche du Bourrelier, qui représente l’avaloire d’un cheval de limon.

* AVALON (Géographie.) ville de France en Bourgogne, dans l’Auxois, sur le Cousain. Long. 21. 22. lat. 47. 28.

Il y a dans l’île de Terre-Neuve, Amérique septentrionale, une province de même nom.

AVALURE, s. f. (Manege & Maréchal.) c’est un bourrelet, ou cercle de corne, qui se forme au sabot d’un cheval quand ce dernier a été blessé, & qu’il vient de la nouvelle corne qui pousse l’ancienne devant elle ; c’est proprement la marque de l’endroit où la nouvelle corne touche l’ancienne.

Les avalures n’arrivent que par accidens & blessures à la corne : lorsque celle-ci a été entamée par une blessure, ou par quelque opération, il se fait une avalure, c’est-à-dire, qu’il croit une nouvelle corne à la place de celle qui a été emportée ; cette nouvelle corne est plus raboteuse, plus grossiere & plus molle que l’ancienne ; elle part communément de la couronne, & descend toûjours chassant la vieille devant elle : lorsqu’on voit une avalure, on peut compter que le pié est altéré. (V)

* AVANAZE (Hist. nat. bot.) sorte de noisettes fort douces & d’une odeur agréable quand elles sont broyées, qu’on trouve sur un arbrisseau du Brésil, dont on ne donne point la description, & qui se conservent confites dans le sucre ; c’est un des meilleurs fruits du Brésil. Il n’est pas nécessaire d’avertir que cette description est tirée d’un voyageur ou d’un historien, & non pas d’un naturaliste.

AVANCE, s. f. (Commerce.) se prend pour anticipation de tems. Payer un billet, une promesse d’avance ; c’est en compter la valeur avant le tems de son échéance, ce qui se fait ordinairement en escomptant. Voyez Echéance & Escompter.

Avance, signifie aussi prêt d’argent ou fourniture de marchandises : je suis en avance avec un tel, c’est-à-dire, je lui ai prêté des sommes considérables, je lui ai fourni beaucoup de marchandises.

Avance, on dit en termes de lettres de change, avance pour le tireur, lorsque d’une lettre négociée, celui qui la négocie en reçoit plus que le pair, c’est-à-dire, plus que la somme portée par la lettre : on appelle au contraire avance pour le donneur & perte pour le tireur, lorsque par la négociation, celui à qui appartient la lettre, n’en reçoit pas l’entiere valeur. (G)

Avance ou Saillie, en Architecture ; c’est ordinairement la ligne ou la distance qu’il y a entre l’extrémité d’un membre ou d’une moulure, & la partie découverte de la colonne ou de toute autre partie d’où l’avance se fait.

Cependant il y a des auteurs qui regardent l’avance, ou la saillie, comme venant de l’axe de la colonne, & ils la définissent une ligne droite comprise en-

tre l’axe & la surface extérieure d’un membre ou

d’une moulure. Voyez Saillie. (P)

* (cap d’) cap du Magellan, dans l’Amérique méridionale, ainsi nommé de ce qu’il est le plus avancé dans le détroit de Magellan.

* AVANCER les plantes (Agriculture.) c’est hâter leur accroissement ou leur fruit, ce qui s’opere par le fumier qu’on leur donne, ou par le remuement des terres, ou par l’arrosage : tous ces moyens produisent le même effet.

Avancer, dans le Commerce, a différens sens. Il signifie 1°. faire les frais d’une entreprise avant que le tems soit venu de s’en rembourser ; ainsi l’on dit qu’un homme a avancé tous les frais d’une manufacture : 2°. il se prend pour prêter de l’argent ou fournir à crédit des marchandises : 3°. en fait de payement, on dit avancer un payement, c’est-à-dire, le faire avant l’échéance. Voyez Avance. (G)

Avancer, en terme de Tireur d’or, c’est donner au fil d’or le quatrieme tirage pour le mettre en état d’être fini dans la derniere opération qui se fait par les tourneuses. Voyez Tireur d’or.

AVANCEUR, s. m. ouvrier employé à une opération particuliere dans le tirage de l’or. V. Avancer & Tireur d’or.

* AVANIE, outrage, affront, insulte, (Grammaire.) termes relatifs à la nature des procédés d’un homme envers un autre. L’insulte est ordinairement dans le discours ; l’affront dans le refus ; l’outrage & l’avanie dans l’action : mais l’insulte marque de l’étourderie ; l’outrage, de la violence ; & l’avanie, du mépris. Celui qui vit avec des étourdis est exposé à des insultes ; celui qui demande à un indifférent ce qu’on ne doit attendre que d’un ami, mérite presqu’un affront. Il faut éviter les hommes violens si l’on craint d’essuyer des outrages ; & ne s’attaquer jamais à la populace, si l’on est sensible aux avanies.

Avanie (Hist. mod. & Commerce.) ce terme est particulierement usité dans le Levant & dans tous les états du grand-seigneur, pour signifier les présens ou les amendes que les bachas & les doüaniers Turcs exigent des marchands Chrétiens, ou leur font payer injustement & sous de faux prétextes de contravention.

Quand les avanies regardent toute une nation, ce sont les ambassadeurs ou les consuls qui les reglent, & qui ensuite en ordonnent la levée sur les marchands & particuliers de la nation, mais ordinairement de l’avis & avec la participation des principaux d’entr’eux.

Pour les avanies particulieres, chacun s’en tire au meilleur marché qu’il lui est possible, en employant toûjours néanmoins le crédit & l’entremise des ambassadeurs ou des consuls, dont le principal emploi à Constantinople, & dans les échelles de la Méditerranée, est de protéger le commerce & les négocians, & de prévenir ou de faire cesser les avanies. (G)

AVANT (Grammaire.) préposition qui marque préférence & priorité de tems ou d’ordre, & de rang : il est arrivé avant moi : il faut mettre le sujet de la proposition avant l’attribut : se faire payer avant l’échéance : n’appellez personne heureux avant la mort : nous devons servir Dieu, & l’aimer avant toutes choses : la probité & la justice doivent aller avant tout.

M. l’abbé Girard, dans son traité des Synonymes, observe qu’avant est pour l’ordre du tems, & que devant est pour l’ordre des places. Le plûtôt arrivé se place avant les autres ; le plus considérable se met devant eux. On est exposé à attendre devant la porte quand on s’y rend avant l’heure.

Devant marque aussi la présence : il a fait cela devant moi ; au lieu qu’il a fait cela avant moi, mar-