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LXXIX

À MEISTER[1].
Ce mercredi au soir.

J’ai l’honneur de saluer M. Meister. Je n’oserais pas l’inviter à faire une course aussi énorme que celle de la rue Neuve-Luxembourg à la rue Taranne quand il se porterait bien ; à plus forte raison s’il était indisposé ; mais je lui serais infiniment obligé de m’envoyer M. Roland, demain ou après-demain dans la matinée ; après midi, il risquerait de ne pas me trouver. Je lui présente mes souhaits de nouvel an ; repos et santé, deux choses excellentes prises ensemble et qui ne valent pas grande monnaie séparées.


LXXX

À ***[2].


Il vous paraît que je ne pense pas refuser ; oh ! par Dieu, vous n’y entendez guère. Je n’ai point l’honneur de connaître Mme Fontaine. Je ne sais pas juger d’une autre pièce qu’un autre lit. Je suis occupé ici. Je ne me porte pas bien. Je fuis les gens que je n’ai jamais vus et, vous le savez, je ne vais où je n’ai jamais été que comme un chien qu’on fesse. La vie intime me plaît plus qu’elle ne m’a jamais plu. Loin d’accroître mes connaissances, s’il dépendait de moi, j’en ferais une grande réforme. Bref, si on veut vous confier la pièce un de ces soirs pour deux heures, je la lirai, à tête reposée, et j’écrirai tout ce que j’en penserai. Bonjour. Tirez-moi de là sans blesser personne.

  1. Le fac-simile de ce billet a été publié dans la Galerie française, 1822,3 vol. in-4o. Il s’agit de Roland Girbal, le copiste ordinaire de Diderot.
  2. Inédite. Collection Babaud-Laribière.