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Des toilettes, j’en fais une quand je me présente en public, et encore quelle toilette ! Pour mon ami, je le visite en bonnet de nuit. J’aimerais mieux mourir que de me copier. Tout ce que je puis faire en faveur d’un ami qui se plaint, c’est de tailler ma plume, comme vous voyez.

Je lirai l’ouvrage de M. King et je lui répondrai.

Il a couru par la ville une lettre de vous à M. de Marigny, et une réponse de lui à vous. J’en suis sûr, quoique je n’aie rien vu.

Encore une fois Cochin fera son devoir d’ami et de secrétaire.

Vous n’êtes ni fou ni bête ; et celui qui vous prendrait pour tel pourrait bien être l’un et l’autre ; mais vous êtes ombrageux, sensible et chaud.

Mon ami, mon ami, ce n’est pas le jugement qui choisit une maîtresse, et quand elle se résout à nous suivre au bout du monde, le moyen de l’en empêcher ?

Si je vous permets de m’aimer. Il le faut bien ; car vous ne m’en aimeriez pas moins, quand je ne vous le permettrais pas. Aimez, aimez, embrassez, oh ! mon Dieu ! que cela me fait de plaisir.

Réponse à votre billet du 18 juilet. J’ai remis à M. Le Moyne votre lettre à Fontaine. Je suis au service de Sa Majesté Impériale, au vôtre, sans limites.

Vous n’aurez point de livres. M. de Sartine ne veut pas qu’on vous en envoie. Je respecte M. Collin pour l’action délicate qu’il a faite en vous sacrifiant sa terre cuite. Songez à la circonstance. On se refuse difficilement à ces procédés-là, quand on s’en avise. Mais on ne s’en avise guère. Et pourquoi le prévenir sur la reconnaissance de l’impératrice ? Il vaut bien mieux lui ménager la surprise. Il ne s’attend pas, et ne s’est jamais attendu qu’à une récompense qui ne pouvait lui échapper. C’est que, comme les plantes exotiques, les sciences et les arts de transport périssent dans les serres chaudes. C’est du sol même qu’il faut faire sortir les poëtes, les littérateurs, les orateurs, les peintres, les sculpteurs, les musiciens. Ce sont aussi les enfants de la bonne Cérès. Il faut pour prospérer qu’ils lèvent avec le grain. Si je l’ai vu ce Rembrandt ? je vous en réponds. Mais que diable voulez-vous qu’on fasse d’un sujet de la Bible ?