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appris avec quelque plaisir qu’on avait trouvé modiques les 1,500 francs que nous avions stipulés pour Mlle Collot, et qu’on y avait ajouté un petit supplément. Ce début me convient. Une autre chose que le prince Galitzin m’a dite et qu’il a lue dans une lettre du général Betzky, je crois, c’est que Mlle Collot allait s’essayer sur une de ses parentes, pour tenter immédiatement après le buste de l’impératrice. Tout cela me convient encore. Je vous avais chargé de quelques lettres. Les avez-vous fait remettre ? Avez-vous trouvé un M. de la Fermière, et l’avez-vous trouvé tel que je vous l’avais promis ? Je voudrais rassembler autour de vous quelques honnêtes Français qui remplaçassent à peu près ceux que vous avez quittés. Si vous apercevez un M. Berard et consorts, dites-leur que les lettres de recommandation que j’avais écrites pour eux ont été interceptées, qu’on a pareillement intercepté leurs réponses, et qu’ils ont pensé me perdre en me montrant au ministre comme une espèce d’embaucheur. Il n’était pas moins question que de la Bastille, ce qui ne m’a pas empêché de dire qu’il n’y avait qu’à mettre la misère à la Bastille et laisser faire les embaucheurs. Vous voyez, mon ami, par ce que je vous dis là, combien vous devez être réservé, soit que vous m’écriviez, soit que vous écriviez rue Neuve-Saint-Augustin. N’oubliez pas la convention des alinéas. Une autre chose sur laquelle je crois devoir vous prévenir, parce que je suis sûr de l’homme à qui je remettrai cette lettre, c’est de peu fréquenter M. notre ambassadeur. On est disposé à regarder comme des espions ceux qui sont assidus chez lui. Le rôle d’espion ne vous va pas plus qu’à moi celui d’embaucheur, mais je ne crois pas le ministre de Russie plus équitable sur ce point que le ministre de France. Les ministres en général ne croient pas aux honnêtes gens. Les deux statues de marbre sont-elles découvertes ? L’impératrice les a-t-elle vues ? Ont-elles reçu le tribut d’admiration qu’on leur doit ? Avez-vous assisté aux séances académiques ? Avez-vous vu ce sculpteur français dont le nom ne me revient pas ? Comment en use-t-il avec vous ? Tout se remue-t-il autour de vous, et espérez-vous trouver à la célérité de vos opérations les facilités qu’on nous a promises ? Comment avez-vous pris auprès des grands ? Comment les grands ont-ils pris auprès de vous ? Je n’en ai encore vu que deux ici, c’est notre prince et l’hetman ;