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après la ruine de leur ville. Je relis et je vois qu’elle appartient à Polygnote, et qu’il y a là quelque platitude du traducteur qui vous en a encore imposé.

Ce que vous dites sur la bêtise du traducteur latin de Pausanias, sur la bêtise du traducteur français de la traduction latine de cet auteur, sur les inepties du comte de Caylus, est d’une modération dont on doit vous savoir gré.

Vos dernières lignes sur la manière dont il convient à d’honnêtes gens de discuter les questions problématiques, en quelque genre que ce soit, sont admirables ; mais, mon ami, nos opinions sont nos maîtresses ; et où est l’amant qui souffre patiemment qu’on lui dise que sa maîtresse est laide ? Je ne connais que la haine théologique qui soit aussi violente que la jalousie littéraire.

Voilà mes répliques aux observations que vous avez faites sur les endroits de ma description qu’il vous a plu d’attaquer. Adieu, portez-vous bien ; je vous aime de tout mon cœur ; mais laissez-moi respirer : si vous n’y prenez garde, vous me tuerez.


VIII.

(avec des observations de falconet.)


Septembre 1766.


Voici des observations sur votre réponse à quelques-unes de mes pensées sur le sentiment de l’immortalité et le respect de la postérité.

J’ai dit : « Tout ce qui tend à émouvoir le cœur et à élever l’âme ne peut qu’être utile à celui qui travaille. Or le sentiment de l’immortalité et le respect de la postérité tendent à émouvoir le cœur et à élever l’âme. » Ce que j’ai prouvé par l’énumération des vues principales dont ce sentiment et ce respect étaient accompagnés. Or, parmi ces vues principales, il