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OBSERVATIONS


SUR


LA DIVISION DES SCIENCES


DU CHANCELIER BACON



I. Nous avons avoué, en plusieurs endroits du Prospectus, que nous avions l’obligation principale de notre Arbre encyclopédique au chancelier Bacon. L’éloge qu’on a lu de ce grand homme dans le Prospectus paraît même avoir contribué à faire connaître à plusieurs personnes les ouvrages du philosophe anglais. Ainsi, après un aveu aussi formel, il ne doit être permis ni de nous accuser de plagiat, ni de chercher à nous en faire soupçonner.

II. Cet aveu n’empêche pas néanmoins qu’il n’y ait un très-grand nombre de choses, surtout dans la branche philosophique, que nous ne devons nullement à Bacon ; il est facile au lecteur d’en juger. Mais pour apercevoir le rapport et la différence des deux arbres, il ne faut pas seulement examiner si on y a parlé des mêmes choses, il faut voir si la disposition est la même. Tous les arbres encyclopédiques se ressemblent nécessairement par la matière ; l’ordre seul et l’arrangement des branches peuvent les distinguer. On trouve à peu près les mêmes noms des sciences dans l’Arbre de Chambers et dans le nôtre. Rien n’est cependant plus différent.

III. Il ne s’agit point ici des raisons que nous avons eues de suivre un autre ordre que Bacon. Nous en avons exposé quelques-unes ; il serait trop long de détailler les autres, surtout dans une matière d’où l’arbitraire ne saurait être tout à fait exclu. Quoi qu’il en soit, c’est aux philosophes, c’est-à-dire à un très-petit nombre de gens, à nous juger sur ce point.

IV. Quelques divisions, comme celle des mathématiques, en pures et en mixtes, qui nous sont communes avec Bacon, se