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convenable, insister sur l’essentiel, négliger les minuties, et éviter un défaut assez commun, celui de s’appesantir sur ce qui ne demande qu’un mot, de prouver ce qu’on ne conteste point, et de commenter ce qui est clair. Nous n’avons ni épargné, ni prodigué les éclaircissements. On jugera qu’ils étaient nécessaires partout où nous en avons mis, et qu’ils auraient été superflus où l’on n’en trouvera pas. Nous nous sommes encore bien gardés d’accumuler les preuves où nous avons cru qu’un seul raisonnement solide suffisait, ne les multipliant que dans les occasions où leur force dépendait de leur nombre et de leur concert.

Ce sont là toutes les précautions que nous avions à prendre. Voilà les richesses sur lesquelles nous pouvions compter ; mais il nous en est survenu d’autres que notre entreprise doit, pour ainsi dire, à sa bonne fortune. Ce sont des manuscrits qui nous ont été communiqués par des amateurs, ou fournis par des savants, entre lesquels nous nommerons ici M. Formey, secrétaire perpétuel de l’Académie royale des sciences et des belles-lettres de Prusse. Cet habile académicien avait médité un dictionnaire, tel à peu près que le nôtre ; et il nous a généreusement sacrifié la partie considérable qu’il en avait exécutée, et dont nous ne manquerons pas de lui faire honneur. Ce sont encore des recherches, des observations que chaque artiste ou savant, chargé d’une partie de notre dictionnaire, renfermait dans son cabinet, et qu’il a bien voulu publier par cette voie. De ce nombre seront presque tous les articles de grammaire générale et particulière[1]. Nous croyons pouvoir assurer qu’aucun ouvrage connu ne sera ni aussi riche, ni aussi instructif que le nôtre sur les règles et les usages de la langue française, et même sur la nature, l’origine et la philosophie des langues en général. Nous ferons donc part au public, tant sur les sciences que sur les arts libéraux, de plusieurs fonds littéraires dont il n’aurait peut-être jamais eu connaissance.

Mais ce qui ne contribuera guère moins à la perfection de ces deux branches importantes, ce sont les secours obligeants que nous avons reçus de tous côtés ; protection de la part des grands, accueil et communication de la part de plusieurs savants ;

  1. Ces articles étaient de Du Marsais.