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nombre suffisant de savants et d’artistes ; d’artistes habiles et connus par leurs talents ; de savants exercés dans les genres particuliers qu’on avait à confier à leur travail. Nous avons distribué à chacun la partie qui lui convenait : les mathématiques, au mathématicien ; les fortifications, à l’ingénieur ; la chimie, au chimiste ; l’histoire ancienne et moderne, à un homme versé dans ces deux parties ; la grammaire, à un auteur connu par l’esprit philosophique qui règne dans ses ouvrages ; la musique, la marine, l’architecture, la peinture, la médecine, l’histoire naturelle, la chirurgie, le jardinage, les arts libéraux, les principaux d’entre les arts mécaniques, à des hommes qui ont donné des preuves d’habileté dans ces différents genres. Ainsi chacun, n’ayant été occupé que de ce qu’il entendait, a été en état de juger sainement de ce qu’en ont écrit les anciens et les modernes, et d’ajouter aux secours qu’il en a tirés des connaissances puisées dans son propre fonds : personne ne s’est avancé sur le terrain d’autrui, ni ne s’est mêlé de ce qu’il n’a peut-être jamais appris ; et nous avons eu plus de méthode, de certitude, d’étendue et de détails qu’il ne peut y en avoir dans la plupart des lexicographes. Il est vrai que ce plan a réduit le mérite d’éditeur à peu de chose ; mais il a beaucoup ajouté à la perfection de l’ouvrage ; et nous penserons toujours nous être acquis assez de gloire, si le public est satisfait.

La seule partie de notre travail qui suppose quelque intelligence, c’est de remplir les vides qui séparent deux sciences ou deux arts, et de renouer la chaîne dans les occasions où nos collègues se sont reposés les uns sur les autres de certains articles qui, paraissant appartenir également à plusieurs d’entre eux, n’ont été faits par aucun. Mais, afin que la personne chargée d’une partie ne soit point comptable des fautes qui pourraient se glisser dans des morceaux surajoutés, nous aurons l’attention de distinguer ces morceaux par une étoile. Nous tiendrons exactement la parole que nous avons donnée ; le travail d’autrui sera sacré pour nous, et nous ne manquerons pas de consulter l’auteur, s’il arrive, dans le cours de l’édition, que son ouvrage nous paraisse demander quelque changement considérable.

Les différentes mains que nous avons employées ont apposé à chaque article comme le sceau de leur style particulier, du