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L’HISTOIRE ET LE SECRET DE LA PEINTURE EN CIRE

I.

Rien n’est plus contraire aux progrès des connaissances que le mystère ^ Nous en serions encore à la recherche des arts les plus simples et les plus importants, si ceux qui les ont découverts en avaient toujours fait des secrets. Loin de nous donc cet esprit d’intérêt ou d’orgueil , qui semble conspirer avec l’imbécillité naturelle de l’homme et la brièveté de sa vie, pour perpétuer son ignorance ; ce serait un crime que de priver ses semblables de la connaissance d’un art utile ; ce serait oublier toute la misère de leur condition, que de leur envier la connaissance d’un art d’agrément.

C’est en conséquence de ces principes, que je me suis fait un devoir de publier ce que j’ai pu recueillir sur la peinture en cire. Ce mémoire aura deux objets principaux ; l’histoire, et le secret. J’exposerai l’une sans partialité ; et l’autre sans indulgence et sans réserve ^ S’il se glisse quelques erreurs involontaires dans les faits historiques, sur lesquels il a fallu s’en rapporter à la bonne foi d’autrui ; en revanche, on peut compter que dans les procédés mécaniques, où il a toujours été possible

1. C’est un des principaux caractères de la petitesse de l’esprit. (D.) 2. On s’en convaincra par les notes. Ces notes sont proprement un jugement rassis que nous avons porto nous-même de ce mémoire, après l’avoir écrit. Cette méthode nous a paru très-bonne, et nous conseillons à tous les auteurs d’en user, et de croire qu’avec quelque sévérité qu’ils se traitent, ils ne laisseront encore que trop de prise à la critique. (D.)