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NOTICE PRÉLIMINAIRE

La très-originale histoire que l’on va lire est précédée, dans l’édition de 1798, de l’Avertissement suivant de Naigeon :

« Ce traité, dont Diderot n’a fait tirer qu’un petit nombre d’’exem- plaires, parce qu’il ne peut être utile qu’à une certaine classe d’artistes, se trouve difficilement ’. Il est même peu connu des gens de lettres, qui, en général, plus ou moins étrangers aux arts, en parlent superfi- ciellement, n’en jugent pas mieux, et n’en suivent même l’invention et les progrès qu’avec ce faible intérêt qu’on met à toutes les choses vers lesquelles la nature n’entraîne pas avec violence. Quoique cette brochure, à laquelle Diderot avait eu de bonnes raisons de ne point mettre son nom°, ait dans la forme, le style, les idées et les réflexions, ce caractère ori- ginal dont tous ses écrits offrent l’empreinte plus ou moins distincte, je ne me rappelle pas qu’on la lui ait attribuée lorsqu’elle parut : et même encore aujourd’hui, si l’on en excepte l’artiste pour lequel il la fit, et un célèbre chimiste®, leur ami commun, on ignore qu’il en est

1. Il a paru sans nom et sans date, in-12 de 103 pages, plus le faux titre.

2. A cause du comte de Caylus, qui croyait avoir seul le droit de revendiquer la décou- verte de l’encaustique des Anciens. M. de Caylus ne pardonna jamais à Diderot. On a de lui une lettre à Paciaudi, du 16 février 1361, dans laquelle il dit : # Diderot.., je ne l’estime point, mais je crois qu’il se porte bien. Il y a certains bougres qui ne meurent pas, tandis que, pour le malheur des lettres de l’Europe, d’honnêtes gens comme Milot meurent dans leur plus grande force. » (Portraits intimes du XVIIIe siècle, études nouvelles, d’après les lettres auto- graphes et les documents inédits, par Edmond et Jules de Goncourt. 2e série ; Paris, Dentu, 1858.)

Diderot enterra Caylus, et fit même son épitaphe, qu’il rapporte dans une de ses Lettres à Falconet. Faisant allusion à un sarcophage en granit rouge que Caylus avait acheté à Rome pour en faire son tombeau, et qui est aujourd’hui au Musée des antiques, au Louvre, il dit :

Ci-git un antiquaire acariâtre et brusque ; Ah ! qu’il est bien logé dans cette cruche étrusque !

3. Le docteur d’Arcet.