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NOTICE PRÉLIMINAIRE



Donnons d’abord l’Avertissement de l’édition de l’an IV :

« On n’insistera pas sur l’authenticité des deux ouvrages réunis dans ce volume. Ceux qui savent distinguer les écrivains qui ont un caractère, reconnaîtront Diderot dès la première page ; ils retrouveront son cachet presque à chaque ligne. Pour les autres, toutes les protestations imaginables et tous les raisonnements seraient fort inutiles.

« On verra dans le premier : Essais sur la Peinture, quels secours peuvent tirer les arts de la perspicacité du véritable homme de lettres et des réflexions du philosophe. Peut-être s’égareront-ils quelquefois sur la partie purement technique ; mais, quant aux autres parties, il est impossible qu’elles ne s’étendent et ne s’éclairent entre leurs mains quand ils y appliquent leurs lumières et leurs méditations. L’imitation de la nature, l’idée du beau, la connaissance approfondie des passions ont été l’objet de leurs études : c’est la base de tous les arts ; c’est celle de la peinture et de la sculpture, comme de l’éloquence et de la poésie.

« Il faut se garder de confondre les Réflexions sur le Salon de 1765 avec ces petites brochures innocentes et malignes qui paraissaient tous les deux ans, à chaque exposition de tableaux.

« En les parcourant, on ne tardera pas à se convaincre qu’elles sont de nature à être lues encore longtemps avec le même plaisir. Diderot répand à profusion, dans toutes ses remarques, le sel de cette gaieté caustique, de cette libre originalité qui rajeunit tout et jette le plus souvent du piquant, même sur les articles qui en semblent le moins susceptibles : voilà pourquoi on n’a osé en retrancher aucun. Parmi les artistes qu’il passe en revue, plusieurs existent encore aujourd’hui, et d’autres sont à peine hors de la scène. Il est intéressant de comparer l’idée qu’en avait un homme tel que Diderot avec l’opinion qui s’est