pose légèrement le clos de sa main gauche, il cherche si le cœur bat ; cependant ses yeux attachés sur ceux de sa statue attendent qu’ils s’entr’ouvrent. Ce n’est plus alors la main droite de la statue, mais la gauche que le petit Amour dévore.
Il me semble que ma pensée est plus neuve, plus rare, plus énergique que celle de Falconet. Mes figures seraient encore mieux groupées que les siennes, elles se toucheraient. Je dis que Pygmalion se lèverait lentement ; si les mouvements de la surprise sont prompts et rapides, ils sont ici contenus et tempérés par la crainte ou de se tromper, ou de mille accidents qui pourraient faire manquer le miracle. Pygmalion tiendrait son ciseau de la main droite et le serrerait fortement ; l’admiration embrasse et serre sans réflexion ou la chose qu’elle admire ou celle qu’elle tient.
Le Prométhée qu’Adam a attaché à un rocher et qu’un aigle déchire est un morceau de force dont je ne me sens pas capable de juger. Qui est-ce qui a jamais vu la nature dans cet état ? Qui sait si ces muscles se gonflent ou se contractent avec précision ? si c’est là le cours réel de ces veines enflées ? Qu’on porte ce morceau chez l’exécuteur de la justice ou chez Ferrein l’anatomiste, et qu’ils prononcent.
Cette femme est une belle chose. Girardon n’a pas mieux fait au tombeau du cardinal de Richelieu. Sa douleur est profonde ; on s’attendrit en la regardant. Que ce visage est attristé ! la sérénité n’y reparaîtra de longtemps. Toute la position est simple et vraie, les bras bien placés, la draperie belle, la partie supérieure du corps penchée avec grâce ; point de gêne, point