ait formées, a été une des plus mauvaises actrices qui aient jamais paru sur la scène. Personne ne parle mieux de l’art, personne ne joue plus mal.
J’ajouterai qu’elle en convient, et qu’il ne lui est jamais arrivé d’accuser les sifflets d’injustice.
Et pourquoi, avec la sensibilité exquise, la qualité principale, selon vous, du comédien, la Riccoboni était-elle si mauvaise ?
C’est qu’apparemment les autres lui manquaient à un point tel que la première n’en pouvait compenser le défaut.
Mais elle n’est point mal de figure ; elle a de l’esprit ; elle a le maintien décent ; sa voix n’a rien de choquant. Toutes les bonnes qualités qu’on tient de l’éducation, elle les possédait. Elle ne présentait rien de choquant en société. On la voit sans peine, on l’écoute avec le plus grand plaisir.
Je n’y entends rien ; tout ce que je sais, c’est que jamais le public n’a pu se réconcilier avec elle, et qu’elle a été vingt ans de suite la victime de sa profession.
Et de sa sensibilité, au-dessus de laquelle elle n’a jamais pu s’élever ; et c’est parce qu’elle est constamment restée elle, que le public l’a constamment dédaignée.
Et vous, ne connaissez-vous pas Caillot ?
Beaucoup.
Avez-vous quelquefois causé là-dessus ?
Non.