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NOTICE PRÉLIMINAIRE




Nous avons eu déjà plusieurs fois (voir, entre autres, le Supplément au Voyage de Bougainville, t. II ; Est-il bon ? Est-il méchant ? t. VIII) l’occasion de montrer de quelle façon Diderot travaillait et comment on l’a trop souvent accusé à tort d’écrire d’inspiration et de ne se point relire. Nous avons ici un nouvel exemple à donner du soin qu’il prenait lorsque l’idée qu’il avait émise en courant lui paraissait digne d’être approfondie. Nous espérons qu’on nous pardonnera, cette fois comme les précédentes, les répétitions que présente la publication simultanée de deux versions d’un même thème, en faveur de l’intention qui nous anime. Notre édition ne tend pas seulement à satisfaire les lecteurs qui veulent avoir une idée telle quelle des mérites qui ont perpétué la renommée de Diderot ; elle tend surtout à faire connaître l’homme dans tous les détails de sa vie et de son génie. Les gens pressés feront donc bien de passer, sans les lire, par-dessus les pages que nous extrayons de la Correspondance de Grimm, pour courir tout de suite au Paradoxe sur le Comédien. Ceux qui ont du temps et le désir de savoir les choses par le menu nous sauront gré de leur avoir fourni l’occasion de faire des comparaisons utiles.

La note de Grimm explique suffisamment à quelle occasion la première version de cet opuscule de Diderot fut composée. Pour la seconde, nous la reportons à 1773, parce qu’il y est question, comme d’une chose actuelle, d’une curiosité du moment, des débuts de Mlle Raucourt, qui sont du 23 septembre 1772.

M. Rosenkranz, en reculant jusqu’en 1776, nous paraît attacher trop d’importance à la date de la visite de Franklin indiquée dans la Pièce et le Prologue, pièce à laquelle Diderot fait allusion dans le Paradoxe sur le Comédien. Suivant nous, cette mention de Franklin a été ajoutée dans les retouches successives que Diderot a apportées à sa première esquisse et n’en est point contemporaine. Elle ne peut donc pas avoir