Tout en est plein ; mais ce n’est rien que cela, j’ai trouvé des gens pires que ceux dont je viens de vous parler. On n’ose dire à quel prix ils mettent leurs services ; cela fait horreur.
Malgré leur peu de délicatesse, je les conçois plus aisément.
En vérité, monsieur, vous êtes presque le seul bienfaiteur honnête que j’aie rencontré.
Hélas ! madame, peu s’en faut que je ne rougisse de votre éloge.
Non, monsieur, sans flatterie, tel on vous avait peint à moi, tel je vous ai trouvé.
Ce sont mes amis qui vous ont parlé, et l’amitié est sujette à s’aveugler et à surfaire. S’ils avaient été vrais, ou plutôt s’ils m’avaient connu comme je me connais, voici ce qu’ils vous auraient dit : « Hardouin a l’âme sensible ; lui présenter une occasion de faire le bien, c’est l’obliger ; et s’il avait eu le bonheur d’être utile à une femme pour laquelle il s’avouât du penchant, il craindrait tellement de flétrir un bienfait, que cette considération suffirait pour le réduire à un très-long silence. »
Oserais-je, monsieur, vous faire une question ? J’ai passé chez le premier commis du ministre et j’ai appris qu’il était ici…
Et vous voulez savoir si je l’ai vu. Oui, madame, je l’ai vu.
Eh bien, monsieur ?
Notre affaire souffre des difficultés, mais elle n’est point, mais point du tout désespérée.