calypse, des postillons polis, oui, polis, mais d’une lenteur à périr. « Allons donc, postillon, nous n’avançons pas ; à quelle heure veux-tu que nous arrivions ?… » Ils sont sourds, ils n’en donnent pas un coup de fouet de plus, et nous avons été trois journées, trois mortelles journées à faire une route de quinze heures.
Et pourrait-on, sans être indiscrète, vous demander quelle importante affaire vous amène ici dans cette saison ? Ce n’est rien de fâcheux, j’espère.
Je fuis devant un amant.
Quand on fuit devant un amant, ce n’est pas de la lenteur des postillons qu’on se plaint.
Si c’était devant un amant de moi, vous auriez raison ; mais c’est devant un amant de ma fille.
Votre fille est en âge d’être mariée, et c’est une enfant trop raisonnable pour avoir fait un mauvais choix.
Son amant est charmant ; une figure intéressante, de la naissance, de la considération, de la fortune, des mœurs ! mon amie, des mœurs !
Ce n’est donc pas votre fille qui est folle ?
Non.
C’est donc vous ?
Peut-être.
Et pourrait-on savoir ce qui empêche ce mariage ?
La famille du jeune homme. Enterrez-moi ce soir toute