Il ne me reste qu’un frère cruel, qui se plaît à aggraver sur moi la douleur… Homme cruel, éloignez-vous. Faites-moi venir mes enfants ; je veux voir mes enfants.
Vos enfants ? Vos enfants ont bien mieux à faire que d’écouter vos lamentations. La maîtresse de votre fils… à côté de lui… dans l’appartement de votre fille… Croyez-vous qu’ils s’ennuient ?
Frère barbare, arrêtez… Mais non, achevez de m’assassiner.
Puisque vous n’avez pas voulu que je prévinsse votre peine, il faut que vous en buviez toute l’amertume.
Ô mes espérances perdues !
Vous avez laissé croître leurs défauts avec eux ; et s’il arrivait qu’on vous les montrât, vous avez détourné la vue. Vous leur avez appris vous-même à mépriser votre autorité : ils ont tout osé, parce qu’ils le pouvaient impunément.
Quel sera le reste de ma vie ? Qui adoucira les peines de mes dernières années ? Qui me consolera ?
Quand je vous disais : « veillez sur votre fille ; votre fils se dérange ; vous avez chez vous un coquin ; » j’étais un homme dur, méchant, importun.
J’en mourrai, j’en mourrai. Et qui chercherai-je autour de moi !… Ah !… Ah !… (Il pleure.)
Vous avez négligé mes conseils ; vous en avez ri[1]. Pleurez, pleurez maintenant.
- ↑ On supprimait à la représentation depuis ce mot jusqu’à : Non, mes enfants ne sont pas tombés…