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Cécile.

Je n’écoute plus.

Germeuil.

Cécile… Mademoiselle…

Cécile.

Que voulez-vous de moi ?

Germeuil.

J’ai pris mes mesures. On retient cette femme ; elle n’entrera pas ; et quand on l’introduirait, si on ne la conduit pas au Commandeur, que dira-t-elle aux autres qu’ils ignorent ?

Cécile.

Non, monsieur, je ne veux pas être exposée davantage. Mon père saura tout ; mon père est bon, il verra mon innocence ; il connaîtra le motif de votre conduite, et j’obtiendrai mon pardon et le vôtre.

Germeuil.

Et cette infortunée à qui vous avez accordé un asile ?… Après l’avoir reçue, en disposerez-vous sans la consulter ?

Cécile.

Mon père est bon.

Germeuil.

Voilà votre frère.



Scène IX


CÉCILE, GERMEUIL, SAINT-ALBIN.
(Saint-Albin entre à pas lents ; il a l’air sombre et farouche, la tête basse, les bras croisés et le chapeau renfoncé sur les yeux.)


Cécile, se jette entre Germeuil et lui, et s’écrie :

Saint-Albin !… Germeuil !

Saint-Albin, à Germeuil.

Je vous croyais seul, monsieur[1].

Cécile.

Germeuil, c’est votre ami ; c’est mon frère.

  1. Ce mot, ajouté à la représentation, nous a paru bon à conserver.