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saint-albin.

Sophie…

le commandeur.

Est renfermée.

saint-albin.

Grand Dieu !

le commandeur.

J’ai obtenu la lettre de cachet[1]… Et Germeuil s’est chargé du reste.

le père de famille.

Germeuil !

saint-albin.

Lui !

cécile.

Mon frère, il n’en est rien.

saint-albin.
(Il se renverse sur un fauteuil avec toutes les marques du désespoir.)

Sophie… et c’est Germeuil !

le père de famille, au Commandeur.

Et que vous a fait cette infortunée, pour ajouter à son malheur la perte de l’honneur et de la liberté ? Quels droits avez-vous sur elle ?

le commandeur.

La maison est honnête.

saint-albin.

Je la vois… Je vois ses larmes. J’entends ses cris, et je ne meurs pas… (Au Commandeur :) Barbare, appelez votre indigne complice. Venez tous les deux ; par pitié, arrachez-moi la vie… Sophie !… Mon père, secourez-moi. Sauvez-moi de mon désespoir. (Il se jette entre les bras de son père.)

le père de famille.

Calmez-vous, malheureux.

saint-albin, entre les bras de son père ; d’un ton plaintif et douloureux.

Germeuil !… Lui !… Lui !…

le commandeur.

Il n’a fait que ce que tout autre aurait fait à sa place.

  1. Variante à la représentation : l’ordre.