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saint-albin.

Vous m’affligez. (Cécile s’en va ; mais son frère la rappelle d’une voix faible et douloureuse.) Cécile !

cécile, se rapprochant de son frère.

Mon frère ?

saint-albin, la prenant par la main, sans changer de situation
et sans la regarder.

Elle m’aimait ! ils me l’ont ôtée ; elle me fuit.

germeuil, à lui-même.

Plût au ciel !

saint-albin.

J’ai tout perdu… Ah !

cécile.

Il vous reste une sœur, un ami.

saint-albin, se relevant avec vivacité.

Où est Germeuil ?

cécile.

Le voilà.

saint-albin, se promène un moment en silence, puis il dit :

Ma sœur, laissez-nous. (Cécile parle bas à Germeuil et sort.)



Scène XI


SAINT-ALBIN, GERMEUIL.
saint-albin, en se promenant, et à plusieurs reprises.

Oui… c’est le seul parti qui me reste… et j’y suis résolu… Germeuil, personne ne nous entend ?

germeuil.

Qu’avez-vous à me dire ?

saint-albin.

J’aime Sophie, j’en suis aimé ; vous aimez Cécile, et Cécile vous aime.

germeuil.

Moi ! votre sœur !

saint-albin.

Vous, ma sœur ! Mais la même persécution qu’on me fait, vous attend ; et si vous avez du courage, nous irons, Sophie,