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Saint-Albin, qui s’est jeté à ses pieds, s’écrie en la retenant par ses habits.

Sophie, écoutez… vous ne connaissez pas Saint-Albin.

Sophie, à madame Hébert, qui pleure.

Ma bonne, venez, venez ; arrachez-moi d’ici. (Elle sort[1].)

Saint-Albin, en se relevant.

Il peut tout oser ; vous le conduisez à sa perte… Oui, vous l’y conduisez… (Il marche. Il se plaint ; il se désespère. Il nomme Sophie par intervalles. Ensuite il s’appuie sur le dos d’un fauteuil, les yeux couverts de ses mains.)



Scène X


SAINT-ALBIN, CÉCILE, GERMEUIL.
(Pendant qu’il est dans cette situation, Cécile et Germeuil entrent.)


Germeuil, s’arrêtant sur le fond, et regardant tristement Saint-Albin, dit à Cécile :

Le voilà, le malheureux ! il est accablé, et il ignore que dans ce moment… Que je le plains !… Mademoiselle, parlez-lui.

Cécile.

Saint-Albin…

Saint-Albin, qui ne les voit point, mais qui les entend approcher, leur crie, sans les regarder :

Qui que vous soyez, allez retrouver les barbares qui vous envoient. Retirez-vous.

Cécile.

Mon frère, c’est moi ; c’est Cécile qui connaît votre peine, et qui vient à vous.

Saint-Albin, toujours dans la même position.

Retirez-vous.

Cécile.

Je m’en irai, si je vous afflige.

  1. À la représentation la scène finissait sur ces paroles de Sophie : Oubliez-moi. Ne me suivez pas, je vous le défends.