Que vous m’aimez. Sophie, m’aimez-vous ?
Ah ! si je ne vous aimais pas !
Donnez-moi donc votre main ; recevez la mienne, et le serment que je fais ici à la face du ciel, et de cette honnête femme qui vous a servi de mère, de n’être jamais qu’à vous.
Hélas ! vous savez qu’une fille bien née ne reçoit et ne fait de serments qu’au pied des autels… Et ce n’est pas moi que vous y conduirez… Ah ! Sergi ! c’est à présent que je sens la distance qui nous sépare !
Sophie, et vous aussi ?
Abandonnez-moi à ma destinée, et rendez le repos à un père qui vous aime.
Ce n’est pas vous qui parlez, c’est lui. Je le reconnais, cet homme dur et cruel.
Il ne l’est point ; il vous aime.
Il m’a maudit, il m’a chassé : il ne lui restait plus qu’à se servir de vous pour m’arracher la vie.
Vivez, Sergi.
Jurez donc que vous serez à moi malgré lui.
Moi, Sergi ? ravir un fils à son père !… J’entrerais dans une famille qui me rejette !
Et que vous importe mon père, mon oncle, ma sœur, et toute ma famille, si vous m’aimez ?