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me rendre mon fils ; c’est à vous à lui apprendre ce que l’on doit à ses parents : vous le savez si bien.

Sophie.

Ah, Sergi ! pourquoi ?…

Le Père de famille.

Quelque honnêteté qu’il ait mise dans ses vues, vous l’en ferez rougir. Vous lui annoncerez votre départ ; et vous lui ordonnerez de finir ma douleur et le trouble de sa famille.

Sophie.

Ma bonne…

Madame Hébert.

Mon enfant…

Sophie, en s’appuyant sur elle.

Je me sens mourir…

Madame Hébert.

Monsieur, nous allons nous retirer et attendre vos ordres.

Sophie.

Pauvre Sergi ! malheureuse Sophie ! (Elle sort, appuyée sur madame Hébert.)



Scène V


LE PÈRE DE FAMILLE, seul

Ô lois du monde ! ô préjugés cruels !… Il y a déjà si peu de femmes pour un homme qui pense et qui sent ! pourquoi faut-il que le choix en soit encore si limité ? Mais mon fils ne tardera pas à venir… Secouons, s’il se peut, de mon âme, l’impression que cette enfant y a faite… Lui représenterai-je, comme il me convient, ce qu’il me doit, ce qu’il se doit à lui-même, si mon cœur est d’accord avec le sien ?…