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Cécile, à madame Papillon, bas.

M’apportez-vous de belles choses ?

Le Père de famille, à son intendant.

Eh bien ! Monsieur Le Bon, qu’est-ce qu’il y a ?

Madame Papillon, bas à Cécile.

Mademoiselle, vous allez voir.

Monsieur Le Bon.

Ce débiteur, dont le billet est échu depuis un mois, demande encore à différer son payement.

Le Père de famille.

Les temps sont durs ; accordez-lui le délai qu’il demande. Risquons une petite somme, plutôt que de le ruiner. (Pendant que la scène marche, madame Papillon et sa fille de boutique déploient sur des fauteuils, des perses, des indiennes, des satins de Hollande, etc. Cécile, tout en prenant son café, regarde, approuve, désapprouve, fait mettre à part, etc.)

Monsieur Le Bon.

Les ouvriers qui travaillaient à votre maison d’Orsigny sont venus.

Le Père de famille.

Faites leur compte.

Monsieur Le Bon.

Cela peut aller au delà des fonds.

Le Père de famille.

Faites toujours. Leurs besoins sont plus pressants que les miens ; et il vaut mieux que je sois gêné qu’eux. (À sa fille) Cécile, n’oubliez pas mes pupilles. Voyez s’il n’y a rien là qui leur convienne… (Ici il aperçoit le Pauvre honteux. Il se lève avec empressement. Il s’avance vers lui, et lui dit bas :) Pardon, monsieur ; je ne vous voyais pas… Des embarras domestiques m’ont occupé… Je vous avais oublié. (Tout en parlant, il tire une bourse qu’il lui donne furtivement, et tandis qu’il le reconduit et qu’il revient, l’autre scène avance.)

Mademoiselle Clairet.

Ce dessin est charmant.

Cécile.

Combien cette pièce ?

Madame Papillon.

Dix louis, au juste.