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ACTE II



Scène première[1]


LE PÈRE DE FAMILLE, CÉCILE, MADEMOISELLE CLAIRET, MONSIEUR LE BON, un Paysan, MADAME PAPILLON, marchande à la toilette, avec une de ses ouvrières ; LA BRIE ; PHILIPPE, domestique qui vient se présenter ; un Homme vêtu de noir qui a l’air d’un pauvre honteux, et qui l’est.


(Toutes ces personnes arrivent les unes après les autres. Le paysan se tient debout, le corps penché sur son bâton. Madame Papillon, assise dans un fauteuil, s’essuie le visage avec son mouchoir ; sa fille de boutique est debout à côté d’elle, avec un petit carton sous le bras. M. Le Bon est étalé négligemment sur un canapé. L’homme vêtu de noir est retiré à l’écart, debout dans un coin, auprès d’une fenêtre. La Brie est en veste et en papillotes. Philippe est habillé. La Brie tourne autour de lui, et le regarde un peu de travers, tandis que M. Le Bon examine avec sa lorgnette la fille de boutique de madame Papillon. Le Père de famille entre, et tout le monde se lève. Il est suivi de sa fille, et sa fille précédée de sa femme de chambre, qui porte le déjeuner de sa maîtresse. Mademoiselle Clairet fait, en passant, un petit salut de protection à madame Papillon. Elle sert le déjeuner de sa maîtresse sur une petite table. Cécile s’assied d’un côté de cette table. Le Père de famille est assis de l’autre. Mademoiselle Clairet est debout, derrière le fauteuil de sa maîtresse.)


Le Père de famille, au Paysan.

Ah ! c’est vous, qui venez enchérir sur le bail de mon fermier de Limeuil. J’en suis content. Il est exact. Il a des enfants. Je ne suis pas fâché qu’il fasse avec moi ses affaires. Retournez-vous-en. (Mademoiselle Clairet fait signe à madame Papillon d’approcher.)

  1. Cette scène est composée de deux scènes simultanées. Celle de Cécile se dit à demi-voix. — On ne jouait, au théâtre, que la scène principale.