Scène IX
Eh bien ! monsieur d’Orbesson, vous avez vu votre fils ? De quoi s’agit-il ?
Monsieur le Commandeur, vous le saurez. Entrons.
Un mot, s’il vous plaît… Voilà votre fils embarqué dans une aventure qui va vous donner bien du chagrin, n’est-ce pas ?
Mon frère…
Afin qu’un jour vous n’en prétendiez cause d’ignorance, je vous avertis que votre chère fille et ce Germeuil, que vous gardez ici malgré moi, vous en préparent de leur côté, et, s’il plaît à Dieu, ne vous en laisseront pas manquer.
Mon frère, ne m’accorderez-vous pas un instant de repos ?
Ils s’aiment ; c’est moi qui vous le dis.
Eh bien ! je le voudrais.
Soyez content. D’abord ils ne peuvent ni se souffrir, ni se quitter. Ils se brouillent sans cesse, et sont toujours bien. Prêts à s’arracher les yeux sur des riens, ils ont une ligue offensive et défensive envers et contre tous. Qu’on s’avise de remarquer en eux quelques-uns des défauts dont ils se reprennent, on y sera bien venu !… Hâtez-vous de les séparer ; c’est moi qui vous le dis…