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Le commandeur.

Si vous en êtes fous à présent qu’ils sont jeunes, vous en serez martyrs quand ils seront grands.

Cécile.

Monsieur le Commandeur !

Le commandeur.

Bon, est-ce qu’on m’écoute ici ?

Le père de famille.

Il ne vient point.

Le commandeur.

Il ne s’agit pas de soupirer, de gémir, mais de montrer ce que vous êtes. Le temps de la peine est arrivé. Si vous n’avez pu la prévenir, voyons du moins si vous saurez la supporter… Entre nous, j’en doute… (La pendule sonne six heures.)

Mais, voilà six heures qui sonnent… Je me sens las… J’ai des douleurs dans les jambes, comme si ma goutte voulait me reprendre. Je ne vous suis bon à rien. Je vais m’envelopper de ma robe de chambre, et me jeter dans un fauteuil. Adieu, mon frère… Entendez-vous ?

Le père de famille.

Adieu, monsieur le Commandeur.

Le commandeur, en s’en allant.

La Brie.

La Brie, arrivant.

Monsieur ?

Le commandeur.

Éclairez-moi ; et quand mon neveu sera rentré, vous viendrez m’avertir.



Scène IV


LE PÈRE DE FAMILLE, CÉCILE, GERMEUIL.
Le père de famille, après s’être encore promené tristement.

Ma fille, c’est malgré moi que vous avez passé la nuit.

Cécile.

Mon père, j’ai fait ce que j’ai dû.