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Le père de famille.

Que cette nuit me paraît longue !

Le commandeur.

Qu’il en vienne encore un, et j’ai perdu. Le voilà (À Germeuil qui rit.) Riez, monsieur, ne vous contraignez pas.

(La Brie est sorti. La partie de trictrac finit. Le Commandeur, Cécile et Germeuil s’approchent du Père de famille.)



Scène III


LE PÈRE DE FAMILLE, LE COMMANDEUR, CÉCILE, GERMEUIL.
Le père de famille.

Dans quelle inquiétude il me tient ! Où est-il ? Qu’est-il devenu ?

Le commandeur.

Et qui sait cela ?… Mais vous vous êtes assez tourmenté pour cette nuit[1]. Si vous m’en croyez, vous irez prendre du repos.

Le père de famille.

Il n’en est plus pour moi.

Le commandeur.

Si vous l’avez perdu, c’est un peu votre faute, et beaucoup celle de ma sœur. C’était, Dieu lui pardonne ! une femme unique pour gâter ses enfants.

Cécile, peinée.

Mon oncle !

Le commandeur.

J’avais beau dire à tous les deux : Prenez-y garde, vous les perdez.

Cécile.

Mon oncle !

  1. Un exemplaire de cette pièce, conforme à la représentation, et corrigé de la main de l’auteur, porte pour cette nuit ; dans toutes les éditions imprimées on lit pour ce soir. (Br.)