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NOTICE PRÉLIMINAIRE.

avait fait tant de fracas, tomba très-tranquillement. C’était une déclamation froide et emphatique, aussi insupportable à la lecture qu’au théâtre ; c’est tout ce qu’il est possible d’en dire.»

Arrêtons ici ces citations pour et contre. Laissons même de côté les accusations de plagiat auxquelles fut alors en butte Diderot, nous les retrouverons à l’occasion du Père de famille ; d’ailleurs, l’abbé de La Porte y répond dans la note que nous publions de lui, ci-après, et citons seulement, parmi les pamphlets que fit éclore cette petite guerre, ceux-ci : le Bâtard légitimé ou le Triomphe du Comique larmoyant, avec un Examen du Fils naturel, Amsterdam, 1757, in-8o, et Supplément d’un important ouvrage. Scène dernière du Fils naturel avec une lettre à Dorval ; à Venise, chez François Coldino, à l’enseigne del fido amico, 1758. Ce sont les objections de Palissot, présentées sur le ton du persiflage, et de grands reproches à Diderot d’avoir « pris le parti de relever lui-même les innombrables perfections d’une comédie dont il était à la fois le sujet, l'auteur et l’acteur.»

Diderot avait, comme nous l’avons montré en rétablissant la distribution des personnages indiquée sur les premières éditions, choisi à l’avance les acteurs qui pourraient tenir la place des types qu’il avait en vue. La distribution, en 1771, ne fut pas tout à fait celle qu’il avait désirée. Quoique, par malechance, les registres du Théâtre-Français soient incomplets pour les deux époques où ont été représentées les deux pièces de Diderot, nous avons cependant pu y retrouver, grâce à l’obligeance de M. Léon Guillard, les noms des acteurs qui jouèrent dans le Fils naturel : ce furent MM. Bonneval, Brizard, Mole, Auge, Bourel, Dalainval, Billemont, Monvel, Dugazon, Bognioly et Melles Drouin, Préville, Doligny, Fanier et Bognioly. La recette, la plus élevée de l’année, fut de 2,785 livres 10 sous.

Le Fils naturel a été traduit en anglais sous ce titre : Dorval . or the Test of virtue. A comedy translated from the french of monsieur Diderot. London, printed for the author ; J. Dodsley, etc. 1767, in-8o, viii-67 pages.

Nous avons dit que Lessing avait traduit les Entretiens en allemand, 1760-61, anonyme, et 1781, édition à laquelle il a mis son nom. Ajoutons la mention d’une traduction en hollandais, Hoorn, 1774, in-8o, et celle d’une autre en espagnol, par de Calzada, Madrid, 1788, in-8o.

Il y a eu beaucoup d’éditions françaises du Théâtre de Diderot [1]. Celle à laquelle nous avons accordé le plus de confiance a été donnée, en 1771, par l’abbé de La Porte.

  1. «Dans presque toutes les grandes villes du royaume et des pays étrangers,» dit l’Avis des libraires, pour l’édition de 1771, Ve Duchesne et Delalain.