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ANALYSE


D’UN PETIT ROMAN QUI VIENT DE PARAÎTRE SOUS LE TITRE


DE


CARITE ET DE POLYDORE[1]


1760


(inédit).




On le dit traduit du grec ; traduit ou non, voici ce que c’est. Il est divisé en quatre livres.


PREMIER LIVRE.


Égée régnait dans Athènes. Ses sujets commençaient à respirer des disgrâces qu’ils avaient éprouvées dans la guerre de Crète. Pisistrate, ministre d’Égée, trop envié de ses concitoyens et moins nécessaire à son roi, s’était retiré. Il vivait à deux lieues d’Athènes, oublié et tranquille. Sostrate, sa femme, qu’il avait perdue, lui avait laissé un fils. Tous ses soins étaient partagés entre le culte des dieux et l’éducation de Polydore. C’est le nom de cet enfant.

Une veuve appelée Stérope avait son habitation dans le voisinage de celle de Pisistrate. Elle avait perdu son mari dans le commencement de la guerre. Elle le pleurait dans la solitude. Carite, sa fille, était déjà d’un âge à partager sa douleur. Elle disait à sa mère : « Ô ma mère, ne m’abandonnez pas. Vivez pour vous et pour moi. — Ô ma fille, lui répondit Stérope, que les dieux te conservent pour me rappeler ton père. » Cela est simple et beau.

Stérope et Pisistrate, Carite et Polydore ; voilà les principaux personnages de ce petit roman.

  1. Les Amours de Carite et de Polydore. C’est un pastiche composé par l’abbé Barthélémy, pour l’éducation du jeune Castanier d’Auriac. Paris, 1760, pet. in-8o.