Avoir un état dans la société et en remplir les devoirs ?…
Vanité ! Qu’importe qu’on ait un état ou non, pourvu qu’on soit riche, puisqu’on ne prend un état que pour le devenir. Remplir ses devoirs, à quoi cela mène-t-il ? à la jalousie, au trouble, à la persécution. Est-ce ainsi qu’on s’avance ? faire sa cour, morbleu ! voir les grands, étudier leurs goûts, se prêter à leurs fantaisies, servir leurs vices, approuver leurs injustices : voilà le secret.
Veiller à l’éducation de ses enfants ?…
Vanité ! C’est l’affaire d’un précepteur.
Mais si ce précepteur, pénétré de vos principes, néglige ses devoirs, qui est-ce qui en sera châtié ?
Ma foi, ce ne sera pas moi, mais peut-être un jour le mari de ma fille ou la femme de mon fils.
Mais si l’un et l’autre se précipitent dans la débauche et les vices ?
Cela est de leur état.
S’ils se déshonorent ?
Quoi qu’on fasse, on ne peut se déshonorer quand on est riche.
S’ils se ruinent ?
Tant pis pour eux.
Je vois que si vous vous dispensiez de veiller à la conduite de votre femme, de vos enfants, de vos domestiques, vous pourriez aisément négliger vos affaires.