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crainte est de ne pas réussir : la pauvre enfant ne se connaît guère.

J’ai l’honneur d’être, avec tous les sentiments que vous méritez, monsieur, votre très-humble et obéissante servante,

Signé : Moreau-Madin.
À Paris, ce 16 février 1760.


LETTRE
de m. le marquis de croismare à madame madin.


Madame, j’ai reçu il y a deux jours deux mots de lettre, qui m’apprennent l’indisposition de Mlle  Simonin. Son malheureux sort me fait gémir ; sa santé m’inquiète. Puis-je vous demander la consolation d’être instruit de son état, du parti qu’elle compte prendre, en un mot la réponse à la lettre que je lui ai écrite ? J’ose espérer le tout de votre complaisance et de l’intérêt que vous y prenez.

Votre très-humble et très-obéissant serviteur.

À Caen, ce 17 février 1760.


AUTRE LETTRE
de m. le marquis de croismare à madame madin.


J’étais, madame, dans l’impatience, et heureusement votre lettre a suspendu mon inquiétude sur l’état de mademoiselle Simonin, que vous m’assurez hors de danger, et à couvert des recherches. Je lui écris ; et vous pouvez encore la rassurer sur la continuation de mes sentiments. Sa lettre m’avait frappé ; et dans l’embarras où je l’ai vue, j’ai cru ne pouvoir mieux faire que de me l’attacher en la mettant auprès de ma fille, qui malheureusement n’a plus de mère. Voilà, madame, la maison que je lui destine. Je suis sûr de moi-même, et de pouvoir lui adoucir ses peines sans manquer au secret, ce qui serait peut-être plus difficile en d’autres mains. Je ne pourrai m’empêcher de gémir et sur son état et sur ce que