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LETTRE D’UN CITOYEN ZÉLÉ qui n’est ni chirurgien ni médecin A M. D. M. MAITRE EN CHIRURGIE SUR LES TROUBLES QUI DIVISENT LA MEDECINE ET LA CHIRURGIE.

1748

Cette lettre parut en 1748, en une brochure de 33 page, in-S°. Elle portait le titre de Première lettre, mais elle n’a été suivie d’aucune autre. La querelle entre les médecins et les chirurgiens était alors dans toute sa force. Le bon sens parlait en faveur des derniers et l’on pense bien que Diderot suivit l’avertissement du bon sens. La dernière déclaration sur laquelle on disputait alors était celle du 20 avril 1743. Il intervint, en 1750, un nouvel arrêt du conseil d’État, qui permit définitivement aux chirurgiens d’enseigner, sans que pourtant cette permis sion tirât à conséquence et que, sous ce prétexte, ils pussent s’attri- buer « aucun des droits des membres et suppôts de l’Université de Paris. » La véritable solution du conflit ne vint que plus tard. C’est Naigeon qui, en 1798, a remis au jour cette brochure oubliée depuis un demi-siècle. Nous ne savons à qui la lettre est adressée.

Monsieur,

Je ne regarde point d’un œil aussi désintéressé que vous l’imaginez peut-être, votre querelle avec les médecins. J’aime la vie : je ne suis pas assez mécontent de mes parents, de mes amis, de la fortune et de moi-même, pour la mépriser. La philosophie, qui nous apprend h la quitter de bonne grâce, ne nous